26 mai 2020 - 06:01
Le groupe citoyen contre l’usine de Champag à Saint-Roch-de-Richelieu reprend du service
Par: Katy Desrosiers

Des citoyens de Saint-Roch-de-Richelieu se mobilisent à nouveau contre le projet d’une usine de substrat dans leur municipalité. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Comme Champag compte toujours implanter une usine de substrat à Saint-Roch-de-Richelieu après avoir gagné en Cour d’appel contre la municipalité, le groupe citoyen contre le projet se mobilise à nouveau. Une pétition sera déposée sous peu et une page de sociofinancement sera créée pour financer des représentations devant différentes instances régionales et provinciales.

La page Facebook Stoppons l’usine Champag à Saint-Roch-de-Richelieu compte plus de 200 abonnés. Le comité de coordination du regroupement citoyen est composé de cinq personnes. Le porte-parole non officiel du groupe, un résident de la municipalité, a refusé d’être identifié stipulant qu’il désirait mettre la lumière davantage sur le groupe. Il avance que les principales craintes concernent les odeurs, la hausse du camionnage, le bruit, la dévaluation des maisons du secteur, le pompage d’eau de la rivière et les dommages à la nappe phréatique.

« Le substrat est composé de fumier, de volaille et de cheval. On a trouvé deux exemples sur la planète qui utilisent une usine semblable, avec la même technologie, et les citoyens nous ont confirmé que malgré cette technologie-là, il y a des problèmes d’odeurs. Et avec les vents dominants, c’est dans un rayon de quatre ou cinq kilomètres », explique-t-il.

Des odeurs pourraient donc se faire sentir depuis le Parc régional des Grèves, le quartier des Terres d’en haut à Sorel-Tracy, Contrecœur, Saint-Ours et Sainte-Victoire-de-Sorel. Ilaffirme que des entreprises comme des campings et des clubs de golf pourraient être affectées.

Le porte-parole non officiel relate qu’une douzaine de maisons sont dans un rayon de 500 à 750 mètres de l’emplacement qu’occuperait l’usine.

Les citoyens avancent que, selon le projet présenté précédemment, jusqu’à 1,5 million de litres d’eau par semaine serait pompé de la rivière. Ils craignent que cela nuise à la reproduction d’espèces de poissons menacées qui fraient près de l’Île Deschaillons et diminue la pression de l’eau dans les résidences situées après l’usine sur le chemin de la Côte Saint-Jean.

Les eaux usées de l’usine pourraient être expulsées dans la rivière ou entreposées dans des bassins, près d’un cours d’eau. Si l’option du bassin est choisie, le groupe redoute une contamination de la nappe phréatique.

Pour le camionnage, le comité s’inquiète des impacts sur le réseau routier et de la sécurité des utilisateurs puisque selon lui, la phase 2 du projet viendrait ajouter 250 camions par semaine sur le réseau.

Une forte mobilisation nécessaire

C’est à la suite de la décision de la Cour d’appel d’autoriser le projet que la mobilisation a repris. « On s’est dit qu’il fallait remobiliser les personnes, qu’il fallait aller chercher le maximum d’appuis dans la MRC de Pierre-De Saurel, dans la MRC avoisinante et même à travers la province, affirme le citoyen. Parce que nos préoccupations ne sont pas basées sur du vent. Elles sont bien réelles et basées sur des faits. »

Sous peu, une pétition contre le projet se retrouvera sur le site Internet de l’Assemblée nationale et une campagne de sociofinancement GoFundMe sera lancée pour pouvoir embaucher des firmes qui réaliseront des études d’impact et au niveau de l’acceptabilité sociale.

Éventuellement, les fonds pourraient aider Saint-Roch-de-Richelieu avec les frais reliés à la présentation du cas en Cour suprême.

Le comité interpellera aussi les intervenants régionaux et provinciaux qui militent pour la protection de l’environnement comme le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et la Commission de protection du territoire agricole du Québec.

Il souligne également que la municipalité fera son travail de sensibilisation auprès des élus des environs.

« On veut que les gens soient conscientisés, qu’ils réalisent à quel point ce projet-là va avoir des impacts », conclut le citoyen.

 

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