3 septembre 2019 - 12:37
Des élus appuient Les 2 Rives dans la crise actuelle des médias
« Les médias locaux sont très importants à Sorel-Tracy » – le maire Serge Péloquin
Par: Jean-Philippe Morin

Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, appuie le journal Les 2 Rives dans la crise actuelle que traversent les médias. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin est catégorique : un journal se doit d’être présent dans une communauté comme Sorel-Tracy et la MRC de Pierre-De Saurel.

« Le conseil considère que les médias locaux sont très importants à Sorel-Tracy. […] La nature a horreur du vide. Plus les médias ont une présence rigoureuse, plus ça démontre leur place dans le milieu et ça démontre leur crédibilité. Une information objective et vérifiée est importante, tout comme un travail rigoureux par des journalistes professionnels […] », souligne-t-il.

Le conseil de ville adoptera d’ailleurs, le 9 septembre prochain lors d’une assemblée publique, une résolution d’appui au journal Les 2 Rives, propriété de DBC Communications, dans la foulée de la commission sur l’avenir des médias et de la faillite annoncée du Groupe Capitales Médias.

« La résolution de soutien et d’appui portera sur l’importance de l’information locale, de la qualité de l’information et du rôle important joué par le journal dans la communauté. Elle comportera aussi un volet demandant au gouvernement de soutenir les hebdos régionaux », révèle Serge Péloquin.

Les maires unanimes

Les élus de la MRC de Pierre-De Saurel ont adopté, lors de la séance du 28 août, une résolution à l’unanimité pour appuyer les médias locaux et régionaux d’information du territoire. Les maires se sont également entendus pour que les municipalités dépensent en publicités dans ces différents médias.

Le préfet de la MRC, Gilles Salvas, a proposé une résolution similaire à celle de la MRC de Marguerite-d’Youville adoptée le 21 août.

Le conseil demande qu’une partie des publicités des deux paliers de gouvernement soit publiée dans les médias locaux. Il suggère aussi qu’une taxe soit imposée aux grandes entreprises étrangères qui récoltent d’importants revenus publicitaires qui ne sont pas réinvestis dans l’économie d’ici et que le produit de la taxe serve de soutien financier aux médias locaux et régionaux.

Le maire de Saint-Ours, Sylvain Dupuis, a aussi suggéré que des mesures municipales soient prises pour appuyer les médias d’ici. « On demande à tout le monde de le faire [mettre de la publicité], puis pas nous? », a-t-il souligné.

Pas de retour des avis publics

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a récemment lancé sa campagne « Je soutiens mon journal ». Elle demande à toutes les municipalités du Québec, ainsi que les gouvernements provincial et fédéral, les institutions et les associations, de recommencer à publier leurs avis publics dans les journaux locaux.

Le maire de Bolton-Ouest, Jacques Drolet, a même proposé une résolution à la MRC Brome-Missisquoi, qui a été adoptée à l’unanimité, demandant entre autres aux municipalités de reconsidérer leur façon de faire pour tous les avis publics.

Le maire de Sorel-Tracy est toutefois catégorique : la Ville ne reviendra pas sur sa décision et ne ramènera pas les avis publics dans le journal, à moins que la CAQ décide de modifier la loi 122 sur ce point. Bon an mal an, environ 20 000 $ par année étaient dépensés par la Ville en avis publics dans le journal avant leur retrait en avril 2018.

« On a convenu de ne pas retirer les sommes et les transformer en autre chose. Les réinvestir dans différentes campagnes publicitaires sur le respect du bruit des tondeuses, des réglementations sur les feux extérieurs, etc. On se sert ainsi de cette tribune, dans le papier, pour informer nos gens. On ne veut pas mettre moins d’argent dans le journal », souligne Serge Péloquin.

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, est du même avis. « Chez nous, au lieu d’avoir l’obligation de publier des avis publics, on aime mieux conserver notre budget pour annoncer des choses qui intéressent le monde. Je pense qu’on a ça comme responsabilité, comme municipalité de maintenir les budgets qui étaient concertés pour nos avis publics », a-t-il mentionné en séance de la MRC, le 28 août.

Plusieurs dénoncent toutefois le manque de transparence quant à la publication d’avis publics sur les sites web des villes plutôt que dans le journal papier.

« Plusieurs citoyens se plaignaient que les avis publics, dans l’ancien format, n’étaient pas assez compréhensibles. Si le gouvernement change d’idée, la Ville va les remettre, mais les journalistes ont aussi un rôle de fouiller le dossier lorsqu’ils voient les avis publics. Un avis public est très réglementé et légal dans la façon dont il doit être rédigé. Dans ce contexte, la Ville a son rôle à jouer, mais le journaliste aussi », souligne le responsable des communications de la Ville de Sorel-Tracy, Louis Latraverse.

Le maire Serge Péloquin a renchéri en mentionnant que lorsqu’une décision peut soulever des questionnements de la part de citoyens, par exemple pour un changement de zonage important, la Ville communique avec les résidents du secteur en leur envoyant une lettre détaillée directement à leur maison.

« C’est un moyen plus direct et on explique le projet directement dans la lettre, comme le projet des condos sur le terrain des pères franciscains. Les moyens changent. Ce n’est pas parce qu’on ne le fait plus dans le journal Les 2 Rives qu’on ne le fait plus. Les gens ne les comprenaient pas de toute façon, alors on veut continuer d’être transparent tout en changeant les moyens de communiquer avec la population », conclut-il.

Avec la collaboration de Katy Desrosiers

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