3 novembre 2015 - 00:00
« Venir en aide aux autres, c’est instinctif pour moi » – Diane St-Germain
Par: Julie Lambert
L’ancienne infirmière Diane St-Germain est venue en aide à deux personnes en détresse en moins de 45 minutes, le 25 octobre dernier. | Photo: TC Média - Julie Lambert

L’ancienne infirmière Diane St-Germain est venue en aide à deux personnes en détresse en moins de 45 minutes, le 25 octobre dernier. | Photo: TC Média - Julie Lambert

Le dimanche 25 octobre s’annonçait une journée comme toutes les autres pour la retraitée Diane St-Germain, mais le destin en a décidé autrement alors qu’elle est venue en aide à deux personnes ayant perdu conscience en moins de 45 minutes.

L’ancienne infirmière ne s’attendait pas à une journée aussi mouvementée. Elle s’est rendue à l’église Marie-Auxiliatrice pour la messe accompagnée de sa mère comme tous les dimanches.

La fin du service arrivait quand elle a aperçu un homme près d’elle tomber sans connaissance sur son banc d’église. Sans hésiter une minute, elle est allée lui prêter main-forte.

« Il était croche dans son banc et inconscient. J’ai pris ses signes vitaux, j’ai déboutonné sa chemise et je lui ai mis mon manteau sous la tête pour l’aider. Il était d’une pâleur extrême, avait la peau moite et son pouls était lent. Nous avons appelé le 911 et j’ai parlé avec la téléphoniste en essayant de le ramener à lui », raconte la femme de 60 ans.

Après avoir pris connaissance du bilan de santé de l’homme qui souffre de problèmes cardiaques, Mme St-Germain s’est préparée à effectuer des manœuvres de réanimation.

Intervention rapide bénéfique

Selon le paramédic sorelois Pier-Yves Provençal-Charron, plus vite les manœuvres sont effectuées, moins le patient réanimé a de chances d’avoir des séquelles à la suite d’un arrêt cardiaque.

« Si les manœuvres de réanimation sont débutées rapidement, les organes sont maintenus en vie jusqu’à ce que nous arrivions. Par la suite, nous pouvons procéder à la défibrillation (choc) rapide, pour redémarrer le cœur », a-t-il mentionné.

Heureusement, l’homme est revenu à lui quelques minutes plus tard. « Il m’a dit : j’espère que je ne suis pas au paradis même si c’est mon nom, raconte Mme St-Germain. Je lui ai dit que ce n’était pas pour aujourd’hui. »

« Tout s’est fait dans le calme. Les gens me disaient qu’ils se sentaient en confiance parce que je semblais savoir ce que je faisais », rigole l’ancienne infirmière, très humble pendant l’entrevue, qui a travaillé pendant 35 ans à l’Hôtel-Dieu de Sorel.

Coup double

À l’arrivée des ambulanciers, Mme St-Germain a transmis les informations au personnel médical et souhaité bonne route à son patient d’infortune. Contente d’avoir aidé et que tout se soit bien terminé, elle est allée ensuite manger au restaurant Tracy comme à son habitude.

À la fin de son repas, moins de 45 minutes après avoir aidé cet homme à l’église, on lui a demandé à nouveau son aide. Une serveuse l’informe qu’un monsieur inconscient est tombé par terre dans la salle à côté.

« C’était impossible que ce soit le même puisque l’autre était parti en ambulance. Je me suis levée pour aller voir ce qui en était. Il avait repris conscience à mon arrivée, mais j’ai pris le temps de vérifier son état de santé. On a appelé les ambulanciers puisqu’il avait des antécédents cardiaques lui aussi », se souvient l’ancienne infirmière.

Selon le propriétaire du restaurant Tracy, René Doucet, le monsieur venait de dire qu’il souhaitait payer rapidement parce qu’il ne se sentait pas bien. « Tout s’est passé vite puisqu’en se levant, il s’est ensuite effondré. La présence de Mme St-Germain et d’une autre infirmière a été un grand soulagement pour le personnel », affirme-t-il.

« Elles ont rapidement pris le contrôle de la situation. On voit souvent des gens s’étouffer, mais pas tomber comme ça en plein milieu de l’allée. Nous nous en serions occupés puisque le personnel est formé, mais quoi de mieux que deux infirmières pour prendre soin de lui? C’est leur métier et le monsieur ne pouvait pas être en plus grande sécurité. »

Encore une fois, tout s’est bien déroulé. Pour Mme St-Germain, ces deux événements ne sont pas exceptionnels. Au cours de sa vie, elle est souvent intervenue dans des événements semblables : un motocycliste accidenté, un homme en train de s’étouffer ou des personnes victimes de chutes.

« Quand un événement comme ça arrive, j’y vais instinctivement. Je ne me pose pas de questions. Chaque personne a ses compétences. Pour moi, c’est de soigner. C’est dans ma nature d’aider les gens », conclut-elle.

image
image