21 août 2018 - 08:15
Un moyen de grandir!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit un éditorial hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

Les bibliothèques de Sorel-Tracy, révélait la semaine dernière leur chef de division, Caroline Turgeon, enregistrent une hausse des prêts de livres et documents – 195 000 en 2017. Preuve que ce service gratuit en est un essentiel!

Plaisir quotidien accessible, lire informe, forme et divertit via des romans, des essais, des livres pratiques, etc., portant sur tous les sujets imaginables.

Ainsi lire est un moyen privilégié de grandir. On y développe son intelligence en abordant les idées et raisonnements d’auteurs. Tout en déployant sa sensibilité à l’autre. Et ce, à la lecture de récits, d’événements, d’analyses, de théories, voire même de romans de tout genre qui nous font découvrir des mentalités, des manières de voir et de vivre différemment. Lire, c’est en quelque sorte « agrandir sa famille », suggère Bernard Pivot.

Et même si le rôle de la bibliothèque soreloise a évolué au fil des ans, elle sait s’adapter à la demande de ses usagers comme elle sait aussi piquer leur curiosité par la tenue de diverses activités stimulantes intellectuellement et socialement. Une condition sine qua non de leur mieux-être.

Fondamentalement, la bibliothèque est là pour satisfaire la curiosité de ses abonnés, leur goût d’apprendre et de découvrir. Pour nourrir leur plaisir de lire à tous les âges de leur vie.

C’est connu, lire a un impact positif sur la réussite scolaire, sur l’alphabétisation donc sur le développement économique d’un milieu. Et ce goût se développe dès la petite enfance, quand l’enfant tient son premier livre – souvent en tissu – dans ses petites mains. Puis quand quelqu’un lui lit une histoire. Ensuite quand il apprend lui-même, à cinq ou six ans, à lire ses premiers mots.

Souvent, on attend alors que l’école stimule ce goût par des périodes consacrées à la lecture où il apprivoise la compréhension de texte, leur structure. Les mots pour le dire.

Mais la présence d’une bibliothèque active, centrée sur ces besoins, est alors une clé. D’autant qu’elle doit être outillée pour faire face à son compétiteur – l’écran. Une bataille loin d’être gagnée! La bibliothèque doit alors inventer, en complicité avec les parents et l’école, des programmes et activités créatives qui sauront alimenter sa curiosité et stimuler sa motivation à lire. Ce qui est le cas, ici.

Moi-même, avec le temps, j’ai aussi appris que lire, c’est non seulement être stimulée, mais aussi accepter d’être dérangée par des textes et peut-être même forcée de changer mes façons de voir et de ressentir.

Car souvent la lecture pousse à des examens de conscience. Elle nous encourage à prendre des résolutions, à tenter des choses. Oui, lire, c’est courir le risque de se remettre en cause. Ce fut mon cas notamment quand j’ai découvert les auteures féministes Simone de Beauvoir, Germaine Greer ou Betty Friedan.

Comme j’ai réalisé que lire, c’est partir, parfois m’égarer, penser, rêver, éprouver des peurs, des malaises, de grandes joies, mais aussi m’émerveiller, admirer, envier ou plaindre, me questionner, me rappeler.

D’où l’importance que les bibliothèques soreloises demeurent une priorité, gage d’une population qui peut grandir sans égard à ses moyens financiers!

Une heureuse décision

Il faut applaudir la décision des élus de Sorel-Tracy d’avoir rendu publique l’allocation de départ versée à son directeur général congédié en mai dernier. C’est tout à l’honneur du conseil d’avoir consenti non pas un recul sur sa décision préalable, mais un pas en avant qui ne peut que mieux alimenter la transparence qu’il dit pratiquer. Et ainsi enrichir un lien de confiance essentiel, mais parfois fragile, avec ses commettants.

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