9 juillet 2015 - 00:00
Sorel-Tracy et le bureau de la procureure générale discutent
Par: Louise Grégoire-Racicot
L’entrée du 153 rue Prince | TC- Média - Jean-Philippe Morin

L’entrée du 153 rue Prince | TC- Média - Jean-Philippe Morin

Le bureau de la procureure générale du Québec, Stéphanie Vallée, est actuellement en discussion avec la Ville de Sorel-Tracy pour déterminer le sort qu’elle réservera aux terrains et immeubles appartenant aux Hells Angels qui ont été confisqués en mars dernier.

Rappelons que c’est après avoir considéré le plaidoyer de culpabilité, rendu par une vingtaine d’Hells Angels arrêtés dans le cadre de l’opération anti-motards SharQC que le juge André Vincent a ordonné la confiscation de leurs biens.

Cette confiscation concerne deux terrains vacants dont le 153 rue du Prince à Sorel-Tracy sur lequel a brûlé le « bunker » des Hells Angels en 2008 et deux autres propriétés adjacentes avec bâtiments (65 et 67 Limoges, 155 et 155a du Prince). Elle est évaluée, au rôle municipal sorelois, à 424 301$.

« Ces immeubles ont été reconnus comme infractionnels », a expliqué le porte-parole du Bureau de la procureure générale, Me Philippe Boucher.

« Une voiture qui aurait servi à distribuer de la drogue ou une maison dans laquelle on aurait caché l’argent du crime est considérée comme infractionnelle », décrit-il.

À la Ville de Sorel-Tracy, on se réjouit de l’évolution de ce dossier et on attend maintenant de savoir comment le procureur général réglera les 46 600$ en taxes impayées par le groupe de motards, soit depuis l’arrestation d’un bon nombre d’entre eux au cours de l’opération SharQc menée par la police, en 2009.

La Ville a déjà envoyé le compte de taxes impayées au procureur général «Il pourrait en résulter une entente », croit le porte-parole de la Ville, Louis Latraverse.

« Ou le compte de taxes est payé, ou les terrains pourraient être cédés pour taxes impayées », rajoute-t-il.

Chose certaine, reconnait Me Boucher, on ne peut encore présumer de l’issu de ce dossier. « Les discussions se poursuivent. Il y a quelques possibilités de règlement. Le travail se fait en tenant compte que la lutte au crime organisée en est un de concertation entre les municipalités, la police et le ministère. »

L’objectif du DPCP est de favoriser une entente « pour que tous en sortent gagnants », a-t-il conclu.

Terrain convoité

On se rappelle qu’il y a déjà un bon moment que la Ville désire s’approprier ces immeubles pour taxes impayées.

Déjà le 21 mai 2013, en assemble spéciale, le conseil, unanime, demandait au DPCP l’autorisation d’enregistrer des hypothèques judiciaires sur chacun de ces immeubles en plus d’un autre situé au 68 rue Provost.

Il voulait par la suite devenir propriétaire des dits lots par voie de prise en paiement.

« Cette acquisition permettrait de donner à ces terrains une vocation municipale et communautaire, le tout afin de redynamiser le secteur en favorisant, entre autres, la construction de logements sociaux », lit-on dans les considérants de la résolution.

La Ville souhaitait ainsi éviter qu’une tierce personne intervienne et en fasse l’acquisition.

En mai 2014, la ville avait aussi tenté, devant la Cour supérieure, d’expulser les Hells en réclamant le terrain du 153 du Prince. Mais ce fut sans succès, ces derniers contestant la cause.

Admission

L’ordonnance de confiscation indique que les créanciers sont Les Anges de l’enfer Montréal inc. (organisation civique) dont l’adresse est le 568 chemin du Lac-en-Coeur de St-Hyppolite dont le président est Gilles Lambert.

Ils n’ont pas contesté cette décision reconnaissant leur caractère infractionnel, avait alors rapporté le journal La Presse.

Le conseil sorelois attend donc la décision de la procureure générale. « Qu’elle paye les taxes ou nous donne la gestion des lieux, cela nous conviendra. Dans les deux cas, on donnera suite », a commenté le maire Serge Péloquin.

Chose certaine, cela mettra fin, 40 ans après leur implantation à Sorel-Tracy (1977), à une présence ostensible des Hells Angels au centre-ville.

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