Avec la légalisation du cannabis prévue à la même date au Canada, le jeune homme de 27 ans y a vu une opportunité d’affaires. Il a laissé tomber son emploi comme conseiller chez Desjardins il y a quatre mois afin de se consacrer à temps plein à son entreprise.
« Il y a deux ans, j’ai commencé à m’y intéresser. De fil en aiguille, j’ai appris plusieurs choses sur ce domaine. Puis par hasard, un jour, j’ai rencontré un horticulteur [Yves Gadbois] qui se cherchait un partenaire pour se lancer en affaires là-dedans. C’était aussi mon cas, alors le match s’est bien fait », commente Rolland-Pierre Chalifoux.
En quête d’un permis
La prochaine étape de l’entrepreneur est d’acquérir un terrain et une bâtisse. M. Chalifoux lorgne déjà un endroit à Sorel-Tracy, sans vouloir s’avancer sur le lieu. « C’est important pour moi de m’installer à Sorel-Tracy. J’aime ma région, on a une qualité de vie ici », souligne-t-il.
Lorsque ce sera fait, la demande de permis pourra être envoyée à Santé Canada. Être propriétaire est une condition pour déposer une demande, explique Rolland-Pierre Chalifoux.
« Pour avoir un permis, il faut être presqu’opérationnel. C’est très difficile, il faut investir beaucoup de sous pour montrer notre sérieux au gouvernement. Il y a un document de 60 pages à remplir. C’est très politique également; il faut aller chercher des appuis auprès des trois paliers du gouvernement. Je suis supporté par le commissaire agricole présentement », lance-t-il.
« Je suis très confiant de l’avoir. Je suis très bien entouré », enchaîne-t-il.
Au Québec, seulement deux licences ont été octroyées jusqu’à maintenant. Au Canada, 76 licences ont été délivrées, dont 43 en Ontario.
De grandes ambitions
Une fois la machine en marche, Rolland-Pierre Chalifoux espère produire 1500 kg de cannabis par année. À pleine capacité, son entreprise pourrait générer des retombées entre 6 M$ et 10 M$ par année. Dans le meilleur des mondes, M. Chalifoux espère des retombées de 5 M$ la première année.
Une chose est certaine : aucun produit chimique ne sera utilisé dans la culture de son cannabis. La sécurité est l’enjeu numéro un du gouvernement dans le choix des entreprises pour octroyer des permis.
« C’est vraiment Yves [Gadbois] qui va être en charge de la production. […] C’est certain qu’on veut vendre de la qualité. Il y a des standards à respecter et nous allons les respecter. On ne pense pas se lancer dans le bio, mais il n’y aura aucun produit chimique », conclut-il.