21 octobre 2021 - 07:13
Nouvelle directrice générale de Développement économique Pierre-De Saurel
« L’innovation est le dénominateur commun pour le décloisonnement » – Érica Zoia
Par: Jean-Philippe Morin

Erica Zoia, directrice de Développement économique Pierre-De Saurel. Photo gracieuseté

Luc-André Lussier, président du conseil d’administration de Développement économique Pierre-De Saurel. Photo gracieuseté

Nommée il y a à peine quelques jours comme directrice générale de la nouvelle entité Développement économique Pierre-De Saurel, Erica Zoia est déjà au travail. Elle a d’ailleurs identifié sa première priorité à réaliser au cours des prochaines semaines.

« Ce sera d’entamer une étude stratégique afin d’identifier les secteurs clés, puis de mettre en évidence les forces et faiblesses de la région », aborde-t-elle, en entrevue.

Selon Mme Zoia, la région a le potentiel de ressortir du lot, mais pour ce faire, il faut passer par l’innovation. « Sorel, c’est un petit secret à redécouvrir, poursuit-elle. C’était un pôle manufacturier très connu dans le passé. Aujourd’hui, on doit le remettre sur le portrait, mais de façon innovante avec l’intégration de technologies et d’innovation à tout niveau. »

Ainsi, l’innovation pourrait non seulement attirer de nouveaux talents de l’extérieur, mais également retenir ceux qui y sont déjà, ce qui contribuerait grandement à contrer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans la région.

« Je dis toujours que l’innovation est le dénominateur commun au décloisonnement. Comme organisme de développement économique, on doit accompagner les entreprises dans la bonne stratégie de décision pour être capable de faciliter le recrutement de la main-d’œuvre », souligne-t-elle.

Avec le nouveau conseil d’administration mis en place cette année et le nouveau nom de l’entité, la directrice générale entend répondre aux exigences actuelles des commerces et entreprises.

« On veut se mettre à jour pour être une valeur ajoutée aux entreprises locales. Nous aussi, on doit se moderniser. Tout ce qui touche l’accompagnement des entreprises, la rétention et l’attraction d’entreprises ainsi que la pénurie de main-d’œuvre est prioritaire pour moi », indique-t-elle.

Bien accueillir les nouveaux venus

Pour le président du conseil d’administration de Développement économique Pierre-De Saurel, Luc-André Lussier, la région a besoin de 10 000 à 15 000 citoyens supplémentaires.

« J’entends des gens chialer que des restos sont fermés le dimanche et le lundi… c’est normal, il n’y a pas suffisamment de clientèle. […] Avant de penser à attirer des entreprises, il faut s’assurer que celles qu’on a vont bien. Aller chercher des entreprises seulement, ce n’est pas la solution. Il faut d’abord une attraction de la main-d’œuvre régionale, nationale et internationale. Si on redore le blason de Sorel-Tracy, peut-être que des gens en milieu urbain vont venir ici », souligne-t-il.

Le président ajoute que le rôle de l’organisme sera beaucoup plus grand que seulement l’attraction de la main-d’œuvre. « Recruter à l’international, c’est facile, mais quand la personne arrive, c’est là que la game commence. Comment va-t-on l’intégrer dans son milieu pour qu’elle veuille rester, s’enraciner et développer un sentiment d’appartenance? Imagine si une entreprise va recruter deux soudeurs roumains, les installe dans un 4 et demi à Sorel-Tracy et leur dit : «on se voit lundi»… […] Ce n’est pas tout d’aller les chercher, il faut avoir une structure d’accueil », détaille-t-il.

Erica Zoia misera sur la collaboration entre les organismes et les entreprises pour s’attaquer au fléau de la pénurie de main-d’œuvre.

« Pour obtenir de bons résultats, la collaboration est importante entre toutes les entités qui sont sur le terrain à Sorel-Tracy. De notre côté, on va miser sur le positionnement de Sorel-Tracy. Avec un bon positionnement et du dynamisme local, c’est comme ça qu’on va avoir les bonnes munitions pour retenir et attirer des personnes », croit-elle.

Un rôle proactif

C’est pourquoi Développement économique Pierre-De Saurel sera actif et non passif, assure Mme Zoia. « On veut être une valeur ajoutée. On ne fera pas seulement des recherches de financement. On sera un facilitateur pour ces entreprises. »

Luc-André Lussier abonde dans le même sens. « Je veux qu’on soit proactifs, que nos employés de bureau et Erica aillent rencontrer les entrepreneurs et les investisseurs étrangers pour stimuler le développement économique, que ce soit à travers de projets d’expansion d’entrepreneurs existants dans la région ou à travers de nouveaux projets. »

Une synergie est également importante entre les organismes, poursuit M. Lussier. « Le CLD administrait surtout des programmes de subventions et de prêts, il avait un rôle pratiquement que financier. Ce volet est encore là et il est encore très important, mais notre priorité numéro un, c’est de rallier tous les organismes de la région qui ont à cœur le développement économique. Dans le passé, d’un point de vue extérieur, ces gens ne se parlaient pas assez, ce qui fait qu’on n’avait plus ou moins de synergie ou de dynamisme pour avancer dans la même direction. »

Un « fit » parfait

D’origine italo-canadienne, Erica Zoia est diplômée en Gestion touristique à l’Université de Padoue où elle a gradué en 2006. Elle a travaillé dans les télécommunications intégrées, dans les secteurs de la sécurité et de la défense dans des firmes privées. Elle s’occupait entre autres du développement de l’entreprise, du recrutement et des usines de production à l’étranger.

Elle a également œuvré en développement économique dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Mme Zoia a été élevée sur une ferme, autant au Québec qu’en Italie. Elle s’y connaît donc en agriculture, mais aussi en développement international des affaires ainsi qu’en développement économique et industriel.

« C’est vrai, j’ai toujours prôné le développement économique. Avant, je le faisais au privé, mais maintenant, je le ferai de l’autre côté [dans le domaine public]. Le langage des entrepreneurs, je le comprends très bien. Je connais leurs besoin et je comprends leurs défis. Je sais aussi que l’entrepreneur a besoin d’une instance comme la nôtre pour les aider », insiste-t-elle.

Aux yeux du président du conseil d’administration, Erica Zoia, avec son bagage personnel et professionnel,représentait la parfaite candidature pour ce poste.

« Elle va comprendre les réalités de la région, nos entrepreneurs industriels, le développement économique local et international, l’attraction de la main-d’œuvre, l’intégration des immigrants, etc. », conclut Luc-André Lussier.

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