20 septembre 2018 - 15:53
Revendications pour le droit au logement
Les organismes sorelois veulent convaincre les gouvernements de l’urgence d’agir
Par: Julie Lambert
Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Plus d'une soixantaine de personnes étaient au carré Royal de Sorel-Tracy pour revendiquer de meilleures conditions pour les locataires de la région. (Photo : Julie Lambert)

Une soixantaine de personnes était réunies au carré Royal de Sorel-Tracy, le 19 septembre, afin de réclamer des engagements des gouvernements afin de mettre un terme aux problèmes de logements. Les organismes de la région souhaitent l’implantation d’un code du logement provincial afin d’améliorer la situation.

Environ 200 marcheurs se relient depuis le 2 septembre dans une grande marche intitulée De villes en villages pour le droit au logement et lancée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Cette marche a débuté à Ottawa et s’est arrêtée à mi-parcours à Sorel-Tracy pour se diriger vers Québec. Véronique Laflamme du FRAPRU soulignait que cette marche historique visait à revendiquer le droit au logement des citoyens.

« Nous voulions mettre en lumière les réalités particulières dans chaque région. Malheureusement, en 2018, ce droit-là n’est pas une réalité pour bien des locataires. Juste à Sorel-Tracy, on parle de plus de 1 115 ménages locataires qui ont un besoin impérieux de logements parce que leur logement est trop cher, en mauvais état ou trop petit », déplore-t-elle.

Elle pense que les chiffres, soit 244 000 ménages locataires au Québec, sont très gros et qu’ils démontrent l’ampleur de la situation. Malgré la répétition des statistiques d’année en année aux différents paliers gouvernementaux, les organismes trouvent qu’il n’y a rien qui bouge et que les logements sur le marché privé sont souvent trop chers pour le revenu des gens.

« Le revenu des locataires, qui paient plus que la moitié de leur revenu pour se loger, est de moins de 11 000$. Si on fait le calcul avec le prix d’un logement privé sur le marché, les gens mettent plus que 50% de leurs revenus à se loger et dans bien des cas, 75% ou 80% pour se loger. Cela se fait au détriment de leurs autres besoins essentiels pour leur santé et leur bien-être. C’est pourquoi on trouve qu’il y a une urgence d’agir », affirme Véronique Laflamme.

Des revendications claires

Plusieurs organismes locaux ont participé à l’organisation du rassemblement à Sorel-Tracy, dont Action logement Pierre-De Saurel et le Regroupement de ressources techniques en habitation (GRTH) de Sorel-Tracy.

Ils revendiquent entre autres la création d’au moins 5 000 nouveaux logements communautaires par année, la réforme du programme d’AccèsLogis Québec, l’investissement de 30 M$ par année dans le soutien communautaire en logement social ainsi que l’augmentation du soutien financier au réseau des GRTH.

La directrice générale du GRTH de Sorel-Tracy, Claude Daigle, était contente de l’initiative qui, espère-t-elle, va avoir de l’impact. « On aide actuellement des gens qui n’ont pas d’argent avec pas d’argent. On serait beaucoup plus efficace si on était capable d’avoir un financement adéquat. Dans notre milieu de travail, les gens nous racontent leurs histoires. Quand on a fait le projet des Habitations Saint-Maxime, on avait des gens qui restaient dans un 4 et demi avec 4 enfants, à 650$. Il ne leur restait même pas suffisamment pour payer l’épicerie pour le reste du mois », a-t-elle réagi.

L’intervenant communautaire d’Action Logement Pierre-De Saurel, Dominic Gosselin, ne compte plus le nombre d’histoires d’horreur qui arrivent chaque semaine sur sa table. En à peine trois semaines depuis la réouverture de l’organisme fermé l’été faute de moyens financiers, il a traité un cas d’insalubrité morbide, un autre de punaises de lit au centre-ville, des réparations urgentes jamais réalisées et même un propriétaire qui a coupé le courant à une mère de quatre enfants en retard de paiements.

« Dans une année, on pourrait rencontrer entre 100 et 200 personnes facilement, mais on ne peut pas. La mère venait d’acheter de la nourriture pour le mois avec ses allocations et elle a tout perdu. Ce sont des choses que nous vivons au quotidien, c’est plate et on doit constamment se battre pour ça. Malgré des événements comme celui-ci, il y a encore de gens qui doivent retourner dans leur c*** de logement insalubre et ça, il y en a trop ici », a vivement dénoncé Dominic Gosselin.

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