25 février 2016 - 00:00
Le syndicat dénonce le pacte fiscal
Par: Sarah-Eve Charland
Le vice-président du secteur municipal FEESP-CSN, Alexandre Fecteau, la présidente de la CSN Montérégie, Annette Herbeuval et le président du secteur municipal FEESP-CSN, Denis Savard, ont dénoncé le pacte fiscal à Sorel-Tracy. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Le vice-président du secteur municipal FEESP-CSN, Alexandre Fecteau, la présidente de la CSN Montérégie, Annette Herbeuval et le président du secteur municipal FEESP-CSN, Denis Savard, ont dénoncé le pacte fiscal à Sorel-Tracy. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Le pacte fiscal négocié entre les municipalités du Québec et le gouvernement l’automne dernier fait bien des remous. Si la Ville de Sorel-Tracy et le ministère des Affaires municipales se montrent rassurants, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) s’est indignée publiquement de ce qu’elle juge comme un affront aux droits syndicaux.

En tournée partout au Québec, les représentants de la CSN se sont arrêtés à Sorel-Tracy pour faire part de leurs inquiétudes aux médias.

Les municipalités ont accepté de réduire leur financement de 300 M$ annuellement pour l’ensemble du Québec en échange de l’obtention d’un pouvoir de décret dans le cadre des négociations des conditions de travail. Cette compression s’élève à 425 900$ selon le budget 2016 de la Ville de Sorel-Tracy.

« À quoi ça sert d’être syndiqué si on ne peut plus négocier? », plaide la présidente du Conseil central CSN de la Montérégie, Annette Herbeuval.

Les membres de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et ceux de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) se sont prononcés respectivement à 75% et 80% en faveur du pacte fiscal en septembre 2015.

Pour le moment, le projet de loi n’est pas encore déposé. Le syndicat CSN a tout de même voulu sensibiliser la population sur les impacts de cette entente, affirme Mme Herbeuval.

« Les villes devront aller chercher des sous pour compenser cette compression. Est-ce qu’elles réduiront les services? Est-ce qu’elles réduiront les conditions de travail? Ou est-ce qu’elles augmenteront les taxes? Les services aux citoyens seront directement touchés », croit-elle.

Le syndicat demande la rétractation du gouvernement dans ce dossier. « Ou du moins, redistribuer les travaux à l’interne. Ce serait une façon de sauver des sous », ajoute le vice-président du secteur municipal à la FEESP-CSN, Alexandre Fecteau.

La Ville se fait rassurante

Les dernières négociations pour le secteur municipal à Sorel-Tracy se sont conclues sans le déclenchement d’une grève. « Comment négociera la Ville si elle obtient de nouveaux pouvoirs? », a interpellé Mme Herbeuval.

Sans se positionner dans le dossier, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, tient à souligner que le pacte fiscal répond aux demandes des grandes municipalités différentes à celle de Sorel-Tracy.

« On a toujours privilégié la discussion et la négociation afin de s’entendre avec nos différents groupes d’employés. […] On peut être fier du travail accompli et nous continuons de croire à la négociation menée de bonne foi. »

Il assure que la Ville a réussi à absorber les compressions sans augmenter le taux de taxes.

Le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux, a réagi par l’intermédiaire de son attachée de presse, Marie-Ève Pelletier.

« Le gouvernement souhaite donner suite à ses engagements dans le cadre de son partenariat 2016-2019 avec les municipalités, notamment en révisant le cadre des relations de travail toujours dans l’optique d’accroître l’autonomie des municipalités. »

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