11 mars 2021 - 06:48
Le milieu communautaire de retour sur la « map »
Par: Jean-Philippe Morin

Le CAB du Bas-Richelieu et plusieurs organismes communautaires ont dû adapter leurs services, qui sont devenus plus qu’indispensables depuis un an, croit Ando Andrianady. Photothèque | Les 2 Rives ©

Dans les 12 derniers mois, les organismes communautaires ont pris une énorme place dans l’espace médiatique. Plus que jamais, leur rôle crucial auprès de la clientèle vulnérable a été mis à l’avant-plan.

« La pandémie a mis un peu en lumière l’importance de nos services. C’est vrai qu’en temps normal, on aide les gens en passant un peu plus sous le radar. La pandémie a aussi illustré à quel point les organismes communautaires sont sous-financés puisque bien souvent, l’argent n’arrivait pas à suivre tous les changements qu’il fallait apporter », reconnaît le directeur général du Centre d’action bénévole (CAB) du Bas-Richelieu, Ando Andrianady.

Et des changements, il y en a eu beaucoup en environ un an. Dès le vendredi 13 mars, lorsque le Québec a été mis sur pause, M. Andrianady a contacté ses coordonnatrices afin de mettre sur pied un plan de match toute la fin de semaine. Le lundi 16 mars, tout était décidé. Le CAB gardait quatre services jugés essentiels : le dépannage alimentaire, la popote roulante, le transport médical et les déjeuners-écoles.

« Il a fallu tout réorganiser. Par exemple, au lieu de coûter 5 $, le dépannage alimentaire est devenu gratuit puisque la manipulation d’argent était déconseillée dans ce temps-là. Finalement, depuis un an, c’est gratuit et on va recommencer dès le 10 mars à charger 5 $ », explique le DG du CAB.

La popote roulante a aussi été réorganisée avec les mesures sanitaires. Les bénévoles n’entraient plus dans les domiciles et les repas étaient déposés au pas de la porte. Les déjeuners-écoles ont été faits sous forme de livraison puisque les écoles étaient fermées.

« Il fallait rassurer les gens et leur montrer qu’on prenait la situation au sérieux tout en continuant à les aider. Par exemple, le masque a été rendu obligatoire en juillet, mais chez nous, on a imposé le port du masque à nos bénévoles bien avant. On a acheté des désinfectants à mains et du plexiglass grâce à l’aide de Centraide pour protéger nos bénévoles aussi », énumère Ando Andrianady.

Le défi du bénévolat

Lorsque les écoles ont fermé, le CAB et d’autres organismes ont pu compter sur la présence du personnel scolaire pour prêter main-forte puisque plusieurs bénévoles de 65 ans et plus s’étaient désistés. Lorsque les écoles ont rouvert en mai, le défi s’est amplifié.

« On a été chanceux, on a reçu plusieurs candidatures avec le site jebenevole.ca, même qu’on a été obligés d’en mettre sur des listes d’attente, puis des personnes de 65 ans et plus sont revenues pour nous aider. Elles étaient confiantes de ne pas contracter le virus avec nos mesures serrées », se réjouit M. Andrianady.

Une de ses plus grandes fiertés est d’avoir pu fracasser un record de dons lors de la guignolée « réinventée » en décembre, alors que 140 479,65 $ ont été amassés. « J’ai été très surpris de cette belle générosité des gens avec cette période plus difficile. Sans ces donateurs et nos nombreux partenaires, on n’aurait jamais pu redonner autant aux gens dans le besoin », conclut le directeur du CAB.

Ando Andrianady en bref

Quel est votre meilleur coup depuis un an face à la pandémie?

D’avoir maintenu tous nos services. Ç’a fait en sorte qu’on a aidé le plus de gens possible.

Y aurait-il une chose que vous auriez faite différemment depuis un an?

On a vraiment fait du mieux avec la situation exceptionnelle qui était devant nous. Tout le processus de réorganisation des services, on l’a fait en consultant tout le monde, soit le conseil d’administration, les bénévoles et les employés.

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