5 décembre 2017 - 10:10
Plainte déposée à la SPA de Drummondville
Des Soreloises dénoncent une possible usine à chiots
Par: Julie Lambert

La directrice générale du Centre animalier Pierre-De Saurel, Karine Marcotte, a déposé une plainte concernant une possible usine à chiots à la Société protectrice des animaux de Drummond. (Photo: Julie Lambert)

En se rendant chez un vendeur de chiens le 10 novembre près de Drummondville, deux Soreloises ne se doutaient pas qu’elles se retrouveraient dans ce qui semblait être une usine à chiots. Inquiète, une d’entre elles a dénoncé la situation avec l’aide du Centre animalier Pierre-De Saurel.

Sarah* a constaté que la situation était inhabituelle puisque pour choisir l’animal, elles se sont rendues dans une grange située un peu à l’écart. Plusieurs sortes de chiens s’y trouvaient, comme des Carlins (pugs), des Shih tzus, et des Chihuahuas.

« L’odeur m’a saisie. Il devait y avoir 50 chiens. Il y avait un enclos à l’entrée et la plupart des chiens se trouvaient au milieu. Il y avait aussi trois ou quatre autres enclos sur les côtés avec encore des chiens dedans. Les lieux n’étaient pas propres et les chiens n’avaient pas l’air soignés. Ils avaient plein de coton sur le dos. On en entendait pleurer », se désole la jeune femme.

Un appel à l’aide

Ne sachant pas quoi faire, elle a publié une annonce sur le site Spotted Sorel-Tracy. Son appel a été entendu par le Centre animalier Pierre-De Saurel (CAPS). Sa directrice, Karine Marcotte, a déposé la plainte à la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD).

« De ce qu’elle avait vu, je savais que ce n’était pas normal. J’ai fait la plainte pour m’assurer que ce soit fait puisque ce n’était pas sur notre territoire et qu’on ne pouvait pas y aller. Les gens sont plus sensibilisés et s’ils ont des doutes, il faut qu’ils appellent les autorités compétentes pour le signaler et s’assurer que les démarches soient réalisées », mentionne-t-elle.

Même si elle savait que cela pouvait arriver, Sarah met en garde les potentiels acheteurs. « Je ne pensais pas que c’était aussi gros que ça. Nos animaux, on les aime et on ne veut pas qu’ils aient des maladies. Je trouve ça triste », croit-elle.

Signalement en traitement

Le porte-parole du SPAD, Philippe Labonté, n’a pas confirmé que cette plainte est actuellement traitée. Cette information est confidentielle. Chaque signalement est vérifié et l’équipe y répond dans un délai de 24 heures, souligne-t-il.

« On a des plaintes de façon régulière. Quand on a des signalements, on prend les mesures pour faire respecter la loi. Il faut faire attention; parfois, c’est une question de perceptions. Une visite est réalisée et s’il y a des infractions, on peut saisir les animaux au même moment. On réfère le dossier au MAPAQ lorsque cela doit aller plus loin », explique-t-il.

Le porte-parole du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Yohan Dallaire Boily, ne peut pas chiffrer le nombre d’usines à chiots démantelées au Québec.

« Elles ne sont pas comptabilisées de cette façon. On a 15 inspecteurs qui traitent les plaintes qui proviennent autant des citoyens que des organismes. Selon la loi, les personnes coupables de garder plusieurs chiens ou chats sans permis commettent une infraction. Le montant de cette infraction peut aller dans les six chiffres, soit entre 2000$ et 100 000$ », affirme M. Boily.

*Nom fictif pour ne pas nuire à l’enquête.

Conseils du CAPS pour détecter une usine à chiots

  • Les chiens ne sont pas en santé et négligés. On constate qu’il n’y a pas la présence d’eau et de nourriture;
  • Les animaux présentent des signes de maladie;
  • L’élevage n’est pas déclaré et les chiens ne sont pas enregistrés;
  • Il y a une importante quantité de chiens sur place;
  • Les lieux ne comptent pas d’abri ou un toit pour les animaux.
image
image