28 juillet 2015 - 00:00
Des cheveux comme solution écologique pour un entrepreneur vert
Par: Jean-Philippe Morin
Julie Beauregard, recherchiste, Martin Couture, chef de développement de Green Circle Salons et Satoko Nakajima, directrice des opérations de Green Circle Salons, tiennent un boom absorbant contenant 500 grammes de cheveux pouvant absorber un litre d’hydrocarbure. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Julie Beauregard, recherchiste, Martin Couture, chef de développement de Green Circle Salons et Satoko Nakajima, directrice des opérations de Green Circle Salons, tiennent un boom absorbant contenant 500 grammes de cheveux pouvant absorber un litre d’hydrocarbure. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Un entrepreneur de Saint-Joseph-de-Sorel, Martin Couture, utilise sa passion pour l’environnement afin d’innover dans le domaine. En tant que chef du développement de la réputée compagnie ontarienne Green Circle Salons, il travaille actuellement sur un projet de récupération de cheveux dans les centres de coiffure à des fins environnementales.

À la base, Martin Couture opère son entreprise Radar Innovation, dans le domaine industriel, à Saint-Joseph-de-Sorel. Cela ne l’empêche pas de concilier ses deux passions, l’industriel et l’environnement, dans la tenue de ce projet.

Son entreprise Radar Innovation ainsi que Green Circle Salons travaillent donc ensemble à mettre en œuvre ce projet sur les hydrocarbures. Les cheveux récupérés grâce à 800 membres partout au Canada – dont le salon Nzo de Sorel-Tracy – serviront à absorber les huiles indésirables dans des situations d’urgence ou dans des déversements, par exemple.

Les deux entreprises sont sur le point de finaliser une entente à propos de ce projet avec le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) afin d’entrer dans les normes environnementales.

« Le cheveu a une capacité d’absorption incroyable. Dans un bas de nylon comme celui-ci (voir la photo) qu’on nomme un boom absorbant et qui contient 500 grammes de cheveux, on peut absorber un litre d’huile », explique M. Couture.

Selon M. Couture, cette technique se démarque des compétiteurs semblables puisque ces derniers utilisent du coton ou du matériel synthétique pour absorber une partie de l’huile, contrairement au boom de Green Circle où l’huile est absorbée à 100% par les cheveux.

La directrice des opérations de Green Circle Salons, Satoko Nakajima, a fait le voyage de Toronto à Saint-Joseph-de-Sorel pour rencontrer son chef du développement, Martin Couture.

« Il s’agit d’un de nos nombreux projets chez Green Circle Salons. J’y crois fermement, tout comme Martin. Je veux vraiment le pousser au maximum et le faire connaître. Nous faisons tout ça pour l’amour de l’environnement », explique Mme Nakajima.

Seulement l’an dernier, Green Circle Salons a amassé 224 000 livres de cheveux, encres, aluminium et plastique afin de les acheminer aux bons endroits pour les revaloriser. Le groupe compte investir plus de 200 000$ dans les deux prochaines années pour de la recherche en développement durable afin de permettre la mise en marché du boom absorbant. Le projet est en branle depuis trois ans.

Lac-Mégantic, l’élément déclencheur

Il y a environ deux ans, lors de la tragédie de Lac-Mégantic qui a emporté 47 personnes, trois personnes de Green Circle Salons sont intervenues pour aider les intervenants sur place et retirer de l’huile sur les lieux.

« C’est à ce moment que je me suis dit : je peux faire une différence », explique M. Couture. « Je suis parti à Lac-Mégantic pour venir en aide et récupérer l’huile… avec des cheveux! Aujourd’hui, je travaille à répondre aux critères de l’industrie pour que monsieur et madame tout le monde puisse avoir accès au produit. »

Il travaille en ce moment avec une recherchiste en environnement, Julie Beauregard, à ses locaux de Saint-Joseph-de-Sorel, sur la rue Léon XIII. Cette dernière étudie présentement en environnement, santé et sécurité au travail, mais aide Martin Couture à développer le projet à temps plein.

D’ici un an et demi, l’entrepreneur veut démarrer une deuxième entreprise, nommée ÉcoRadar. Il se fixe comme objectif le 22 avril 2017, Jour de la Terre. En complémentarité avec Radar Innovation, cette entreprise sera axée sur l’environnement et mettra en œuvre différents projets en ce sens.

D’ici la création d’ÉcoRadar, il effectuera une « bonne action » environnementale tous les mois afin que son entreprise Radar Innovation soit considérée verte.

Éléments recyclables mais jetés aux poubelles chaque jour au Canada et aux États-Unis

Cheveux coupés 63 180 lbs
Colorant 42 122 lbs
Papiers à mèches et tubes de coloration 109 512 lbs
Papier et plastique 206 392 lbs
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