26 mai 2015 - 00:00
375e! Mais encore?
Par: Deux Rives

CHRONIQUE DE JOCELYN DANEAU. En 2017, nous fêterons un 375e. Déjà, l’organisation s’active. Ceci étant, que fêterons-nous au juste en 2017?

Mais au fait, Sorel-Tracy aura-t-elle réellement 375 ans en 2017? Rappelons que Sorel et Tracy n’existent plus depuis 2000, qui est aussi l’année de la naissance de Sorel-Tracy. Il ne peut donc y avoir de 375e de ce côté. Par ailleurs, la Société historique Pierre-de Saurel (Le Saurelois, printemps 2015) laisse sous-entendre que la naissance formelle de Sorel remonterait à 1665 plutôt qu’à 1642, avec l’arrivée de Pierre de Saurel. D’ailleurs, l’ouvrage Sorel-Tracy, un fleuve, une rivière, une histoire (Pontbriand, 2014) incline dans le même sens. Si on résume : en 1642, les Français ont occupé brièvement et sans conviction l’embouchure du Richelieu, uniquement pour des fins militaires. Ignorés par les Iroquois, ils abandonnent la région pour n’y revenir qu’en 1665. En fait, 1642 n’est pas une date significative sur le plan de notre histoire locale, sauf celle d’être devenue dogmatique par la coutume, l’habitude et un certain opportunisme, eut égard à la fondation de Montréal (en 1642). Bref, l’occupation organisée du territoire de Saurel et donc, la naissance formelle de Sorel serait 1665, une date qui fait consensus auprès de plusieurs historiens. En ce sens, Saurel aurait formellement 350 ans et c’est ironiquement en cette année 2015. Alors, à quel événement historique significatif ce 375e de 2017 se rattache-t-il?

Au-delà de cette querelle de date, il serait pertinent de connaître le quoi et le pourquoi de ce 375e. Surtout avant de se lancer dans la programmation et les appels de projets, comme l’a laissé entendre le directeur général du 375e (ou d’un 350e phase 2) sur les ondes du FM 101,7 (7 mai 2015), M. Bernard Gauthier.

On comprend de cette entrevue que la Corporation des Fêtes du 375e (2 femmes, 7 hommes, moyenne d’âge entre 50 à 55 ans, aucun jeune de moins de 18-25 ans) viserait deux objectifs. Le premier serait de laisser un legs physique, par exemple, un quai 2 aménagé. Mais si intéressant soit cet aménagement, avons-nous besoin d’un gros party onéreux s’étirant sur 12 mois, pour inaugurer un espace public? Il faut donc que ce 375e aille au-delà du béton-politicien pour être symbolique, surtout que ses fondements historiques sont fragiles. Cette fête doit transporter un thème rassembleur, une idée de renaissance et d’espoir pour Saurel. Si ce 375e n’adresse pas l’avenir en frappant l’imaginaire collectif, s’il ne donne pas de sens, nous aurons simplement raté notre rendez-vous avec l’histoire.

Second objectif selon M. Gauthier, on voudrait profiter de l’événement pour positionner une offre régionale renouvelée en matière de tourisme. Intéressant. Mais soyons prudents, avec trop d’objectifs disparates, on risque de tous les rater. En fait, est-ce que ce 375e est une fête citoyenne ou une opération marketing pour améliorer l’image de marque de Saurel?

Conclusion, la Corporation des Fêtes du 375e doit parler aux citoyens, surtout aux jeunes à qui nous devons donner toutes les opportunités de se voir un avenir ici, pour leur dire ce que nous fêterons en 2017 et pourquoi?

image
image