Importante exportatrice de viande chevaline en France, l’entreprise craint, a expliqué l’adjointe administrative Genève Éthier, de ne plus pouvoir exporter en France, à compter du premier mars prochain, la viande des chevaux américains qu’elle prépare. Ces derniers comptent pour le tiers de sa production, précise Mme Éthier.
« Il faut donc travailler à développer de nouveaux marchés pour continuer à progresser comme entreprise, alors que des contraintes de plus en plus nombreuses s’abattent sur nous. »
Les gouvernements marchent par priorité de produits, poursuit-elle. « Nous souhaitons que nos produits passent en priorité, que ce voit la viande chevaline et le bœuf du Québec que nous souhaitons développer. »
Viande Richelieu emploie actuellement 63 personnes, a un chiffre d’affaires de quelque 40 M$ par année et exporte la majorité de ses produits en Europe et au Japon (30 M$). La balance est vendue au Canada. En plus de la viande chevaline, l’entreprise prépare aussi la viande de bison.
Réaction des députés
Mme Éthier a profité du fait qu’elle montait sur la scène, lors du Gala de l’Excellence agricole, le 26 novembre, pour recevoir le Prix Intervenant de l’année au nom de l’entreprise, pour interpeller le député bloquiste Louis Plamondon.
Dès lundi matin, ce dernier a mis l’entreprise en contact avec un membre du bureau du ministre canadien de l’Agriculture, pour que ce dernier assigne une personne au dossier.
« Même si ce dossier relève d’exigences européennes, il importe que quelqu’un, au Canada, voie à ce que ce dossier évolue en faveur de l’entreprise », a commenté M. Plamondon, se disant surpris par cette demande. « Jamais auparavant, Viande Richelieu n’avait communiqué avec moi à ce sujet. »
Quant à M. Rochon, qui dit n’avoir jamais été saisi de la situation avant le gala, il a dit réserver ses démarches auprès du ministre Pierre Paradis dès qu’il saura comment réagit le fédéral à la demande de Viande Richelieu.
« Ce dossier concerne une entente Canada Europe et est de responsabilité fédérale. Louis Plamondon a entamé des démarches. Nous verrons les suites à donner à Québec. Et l’entreprise est d’accord avec cette façon de faire. »
Il rappelle toutefois que le Parti québécois a déposé une motion réclamant que soit inscrite à la Commission Économie et travail une discussion sur les impacts qu’aura l’entente sur les producteurs laitiers et fromagers. Le gouvernement a refusé cette motion.