26 mai 2015 - 00:00
« Une victoire pour le patient, une trêve pour les médecins » – Éric Sauvageau
Par: Sarah-Eve Charland
Le retrait des quotas de patient dans le projet de loi 20 est une bonne nouvelle pour les Dr Éric Sauvageau et Patrick Lacroix. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Le retrait des quotas de patient dans le projet de loi 20 est une bonne nouvelle pour les Dr Éric Sauvageau et Patrick Lacroix. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Même si le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, compte aller de l’avant avec le projet de loi 20, les omnipraticiens ne seront plus obligés de suivre des quotas de patients. Une nouvelle bien accueillie par les médecins de la région.

« C’est une victoire pour le patient, une trêve pour les médecins. En enlevant les quotas, on garde une médecine humaine. C’est grâce à des actions locales qu’on a pu conclure une entente », affirme le représentant du Département régional de médecine générale, Éric Sauvageau.

Le projet de loi 20 vise à augmenter l’accessibilité aux soins.

L’entente, signée le 24 mai, stipule que les médecins de famille n’auront pas de quotas. En contrepartie, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec s’est engagée à ce que 85% des Québécois aient un médecin de famille d’ici le 31 décembre 2017.

Les médecins de la région préfèrent se fixer un objectif régional qu’ils considèrent plus réaliste. Les médecins espèrent vider le Guichet d’accès pour la clientèle orpheline (GACO) qui contient 7000 personnes d’ici le 31 décembre 2017.

Dès le mois de juillet, une vague de nouveaux médecins de famille arrivera dans la région. Onze omnipraticiens pourront prendre environ 4400 patients dès la première année.

Le Dr Sauvageau rappelle l’importance de s’inscrire au GACO en consultant le site Internet reussirsavieensante.com. Les médecins choisiront leurs patients sur cette liste.

Des outils pour y arriver

L’entente entre le ministre et les omnipraticiens contient plusieurs pistes de solution intéressantes pour la région, dont l’approche adaptée aussi recommandée par le collège des médecins, note le Dr Sauvageau.

« Ça veut dire qu’il n’y aura plus de rendez-vous annuel pour les personnes en bonne santé. Ces personnes consulteront leur médecin pour un besoin ponctuel. Ça libère ainsi la plage horaire du médecin pour des rendez-vous urgents », explique le Dr Sauveageau.

Pour ce faire, il faut sensibiliser le patient afin de changer son comportement s’il choisit d’aller à l’urgence au lieu d’appeler son médecin de famille, ajoute-t-il.

L’entente promet aussi la création d’un site Internet pour la prise de rendez-vous dans les cliniques, des ressources pour informatiser les dossiers et le soutien pour créer des supers-cliniques.

« Le ministère a pris des engagements clairs. Avec ces ressources, on devrait pouvoir livrer la marchandise », souligne le Dr Patrick Lacroix qui est l’instigateur du Front commun des médecins Pierre-De Saurel.

Un accès limité

« L’entente a un accès limité. Ça ne veut pas dire que l’accessibilité aux médecins spécialistes sera augmentée. Les patients auront certains soins avec les omnipraticiens, mais ça ne comprend pas les psychologues ou les nutritionnistes, par exemple. On aurait aimé que ça devienne une opportunité pour pousser encore plus l’accessibilité aux soins », conclut le Dr Lacroix.

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