18 novembre 2015 - 00:00
Une méthode de travail inadéquate cause la mort d’un travailleur
Par: Sarah-Eve Charland
La scène où l’accident s’est produit. | Gracieuseté / CSST

La scène où l’accident s’est produit. | Gracieuseté / CSST

L’accident qui a coûté la vie à un travailleur du sous-traitant d’Environnement Saint-Laurent le 19 mai dernier,, chez Rio Tinto Fer et Titane, est dû à une mauvaise communication et à une méthode de nettoyage inadéquate. C’est ce que conclut le rapport de la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST).

L’entreprise effectuait un travail de nettoyage d’une conduite dans un établissement de Rio Tinto Fer et Titane. Rappelons que le travailleur décédé a reçu un jet de 10 000 livres sur l’abdomen.

« En cours d’opération, le travailleur qui tient le boyau du furet s’étire un bras pour chasser la fatigue musculaire. Croyant qu’il s’agit d’un signal d’arrêt, le travailleur qui commande l’arrivée d’eau coupe la pression. Le travailleur qui tient le boyau de nettoyage demande de remettre la pression d’eau. Au moment où l’eau est remise sous pression, un jet d’eau sous haute pression atteint le travailleur à l’abdomen, lui infligeant une blessure mortelle », peut-on lire dans le rapport de la CSST.

« Selon notre rapport interne, on est arrivé aux mêmes conclusions », affirme le responsable de Santé et sécurité au travail d’Environnement Saint-Laurent, Adam Boivin.

La CSST considère que l’entreprise a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. Environnement Saint-Laurent a reçu un constat d’infraction et une interdiction temporaire d’opérer des travaux de nettoyage à haute pression.

Des mesures préventives

« On a réévalué notre méthode de travail. On a élaboré des mesures de sécurité sévères concernant le nettoyage à haute pression. Pour faire lever l’interdiction, on a déposé une nouvelle méthode de travail, ce qui a été fait. On a travaillé afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’autre événement tragique », assure-t-il.

L’entreprise a également organisé une table de concertation avec Rio Tinto Fer et Titane afin de mettre en place des mesures préventives.

« On met en place toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que ça ne se reproduise plus. On prend ça au sérieux. La santé et sécurité sont des valeurs fondamentales chez Rio Tinto. On travaille dans ce sens avec nos partenaires et nos entrepreneurs », ajoute la porte-parole de Rio Tinto Fer et Titane, Claudine Gagnon.

Entre 2010 et 2014, 37 travailleurs ont perdu la vie après avoir été frappés mortellement par un objet ou une substance au Québec.

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