17 janvier 2018 - 17:41
Une hausse du salaire minimum dénoncée à Sorel-Tracy
Par: Jean-Philippe Morin

Les restaurateurs seront notamment affectés par cette hausse importante du salaire minimum. (Photo: depositphotos.com)

La hausse du salaire minimum de 11,25$ à 12$ de l’heure dès le 1er mai 2018 inquiète les commerçants à Sorel-Tracy.

La hausse, prévue initialement de 50 sous par heure, est plutôt passée à 75 sous en raison de la bonne vitalité économique au Québec. Elle correspond ainsi à une augmentation de 6,7% par rapport aux taux actuel, ce que dénonce le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST), Christian De Guise.

« C’est beaucoup plus élevé que le coût de la vie, qui tourne autour de 1,5% ou de 2%. Les jeunes travailleurs vont peut-être être contents, mais quelqu’un va payer au bout », dénonce-t-il.

M. De Guise souhaite voir le gouvernement du Québec annoncer, dans son prochain budget, des mesures compensatoires pour les PME afin de pallier cette hausse.

« Cette hausse ne sera certainement pas bienvenue pour les commerçants. Que vont-ils faire? Couper un employé pour demander aux autres d’en donner plus? De notre côté, on n’a pas de baguette magique, mais on veut les supporter comme on peut », souligne le président de la CCIST.

Un coup d’épée dans l’eau?

Le propriétaire du resto-bar Le Distingo, Rémy Salvail, qualifie cette mesure de coup d’épée dans l’eau.

« Ce n’est pas vraiment s’attaquer au problème, dénonce-t-il. Il devrait y avoir une réglementation pour les multinationales comme Couche-Tard, Jean Coutu ou McDonald’s qui ont l’argent pour faire face à cette hausse. Ce sont les petits comme nous qui écopent. Notre but est de fournir de la qualité à moindre coût, mais avec tout qui augmente, comme le bœuf, je n’aurai pas le choix de monter quelque chose pour y arriver. »

Selon l’entrepreneur, le fait de grimper le salaire minimum de 75 sous plutôt que 50 sous tel qu’annoncé précédemment est un geste politique.

« Quand le gouvernement du Québec voit les annonces des gouvernements de l’Ontario et de l’Alberta de monter à 15$ de l’heure, il justifie cette hausse par l’économie qui va bien. Ça va être quoi l’an prochain, monter d’un dollar de l’heure? C’est un geste politique en année électorale, tout simplement », conclut-il.

La ministre responsable du Travail, Dominique Vien, a expliqué par voie de communiqué vouloir atteindre 50% du salaire horaire moyen en 2020, sans l’excéder. Avec cette hausse à 12$ de l’heure et le salaire moyen à 24,25$ de l’heure en 2018-2019, Québec atteint son objectif.

« Cette hausse viendrait améliorer la qualité de vie des travailleurs à faible revenu en plus de favoriser l’incitation au travail, d’augmenter le revenu net disponible et de contribuer à réduire l’incidence de la pauvreté, sans nuire à l’emploi et à la compétitivité de nos entreprises », a-t-elle commenté.

D’autres réactions à venir dans notre édition papier du 23 janvier.

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