6 octobre 2015 - 00:00
Une décision politique, croient les élus de la région
Par: Julie Lambert
Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, est en colère à la suite de l’autorisation de la Ville de Montréal de déverser ses eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. | Photo: TC Média - Julie Lambert

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, est en colère à la suite de l’autorisation de la Ville de Montréal de déverser ses eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. | Photo: TC Média - Julie Lambert

Plusieurs élus de la région étaient en colère de l’autorisation obtenue par la Ville de Montréal pour déverser ses eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent. Inquiets des répercussions, ils ont applaudi la suspension du projet en attendant que des études plus approfondies soient réalisées. Même s’ils soupçonnent que cette décision est en lien avec les élections fédérales.

Le déversement devait avoir lieu du 18 au 25 octobre prochain. La Ville de Montréal avait fait cette demande en raison de la construction d’une nouvelle chute à neige pour les travaux de réaménagement de l’autoroute Bonaventure.

Le maire Serge Péloquin a été le premier dans la région à dénoncer cette décision s’inquiétant des impacts du déversement sur la Biosphère du lac Saint-Pierre. Selon lui, cette décision a été dénoncée même à l’international et a terni l’image du Québec.

Il se dit content de ce sursis puisque la décision a été remise après les élections, mais il croit que l’opposition à ce projet doit continuer.

« C’est une bonne nouvelle, même si c’est plate qu’elle provienne de l’extérieur. On va voir ce qu’ils vont trouver comme solution. On espère qu’elle sera plus acceptable pour l’environnement et que les gens seront moins frileux de prendre position contre des décisions de la métropole. Notre combat est loin d’être terminé et on va suivre attentivement la suite des choses », souligne-t-il.

La mairesse de Contrecœur, Suzanne Dansereau, n’était pas inquiète des répercussions du déversement sur la qualité de l’environnement. Elle pense que le Ville de Montréal a fait ses devoirs.

Même si elle se réjouit de la décision, la mairesse croit que le gouvernement conservateur a été opportuniste dans ce dossier.

« Je ne suis pas surprise. Nous sommes en période électorale. Le gouvernement en place a sauté sur l’occasion de faire taire les reproches concernant son approche environnementale. Le ministère de l’Environnement a donné son autorisation après plusieurs analyses et on assure qu’il y aura peu d’impacts. Montréal n’avait pas le choix », a-t-elle mentionné.

D’autres élus de la région avaient également exprimé leur colère face à cette décision au cours des derniers jours comme le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin.

Il déplorait que le ministère de l’Environnement demande des études très coûteuses pour les municipalités et que les conditions imposées soient pratiquement impossibles à remplir.

Qualifiant de deux poids, deux mesures la façon de faire du gouvernement provincial, M. Péloquin déplorait que sa municipalité connaisse actuellement des difficultés pour réparer une descente de bateau existante en raison des exigences du ministère.

Heureux de ce revirement de situation, il attend lui aussi avec impatience les nouvelles solutions proposées par la Ville de Montréal.

« Pour l’instant, c’est une bonne nouvelle. On attend le dénouement et les résultats finaux avant de se réjouir. Ce n’est seulement qu’une pause afin que la Ville analyse ses options. Cela m’étonnerait que le gouvernement du Québec revienne sur sa décision », a-t-il conclu.

Le député de Richelieu, Sylvain Rochon, avait de son côté demandé au ministre de l’Environnement, David Heurtel, de retirer l’autorisation de son ministère octroyée le 1er octobre dernier.

Les citoyens de la MRC Pierre-De Saurel ne seront pas affectés par ce déversement puisque les prises d’eau pour les usines de filtration sont dans la rivière Richelieu.

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