9 juin 2021 - 12:42
Travaux de végétalisation de coulées agricoles
Un projet pour améliorer la qualité de l’eau et diminuer l’érosion à Yamaska
Par: Alexandre Brouillard

Alexandre Joly, gestionnaire du projet à l’OBV Yamaska, soutient que les arbres, les arbustes et les roches viennent solidifier le sol et ainsi empêcher l’érosion des berges. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Dirigés par l’Organisme de bassin versant de la Yamaska (OBV Yamaska), des travaux en cours à Yamaska-Est visent à améliorer la qualité de l’eau de la rivière Yamaska et la réduction de l’érosion des terres agricoles qui nuit au rétablissement des populations de perchaudes dans la baie Saint-François.

« Ce projet permettra de stabiliser une zone importante des cours d’eau du secteur, tels que les affluents Fagnan et Pélissier. Nous prévoyons que ces travaux stabiliseront le cours d’eau dans sa configuration actuelle et limiteront les affaissements de sols. Nous voulons également régénérer la population de poissons dans la baie Saint-François et le lac Saint-Pierre », explique Alexandre Joly, gestionnaire du projet à l’OBV Yamaska.

L’organisme à but non lucratif OBV Yamaska est une table de concertation regroupant les différents intervenants du milieu afin de faire une gestion durable et intégrée de l’eau du bassin versant.

L’ensemble des travaux menés par les membres de l’équipe de l’OBV s’inscrivent dans un projet qui a débuté en 2019. Ils avaient commencé en caractérisant les berges de plusieurs cours d’eau en milieu agricole de la région. Par la suite, ils avaient identifié et classé les secteurs propices à l’érosion par priorité d’intervention. Puis, des fiches d’interventions illustrant certaines recommandations de travaux d’amélioration et de soutien des habitats fauniques à réaliser avaient été présentées aux agriculteurs concernés.

Au total, les techniciens de l’OBV Yamaska planteront 1500 arbres et arbustes dans les coulées agricoles où des problèmes d’érosion ont été identifiés, en plus d’effectuer de la stabilisation de sol par une approche phytotechnologique (utilisation de plantes) et de lutter contre des plantes exotiques envahissantes (PEE).

« Les arbres et arbustes permettent de stabiliser les berges et réduisent l’érosion de terres agricoles. Lorsqu’ils ne sont pas suffisants, nous renforçons les bas de talus avec de l’enrochement », explique M. Joly.

En tout, plus d’un kilomètre de cours d’eau est concerné et la plantation couvrira une superficie de 1,4 hectare. De plus, l’automne prochain, des plantations sont prévues chez six autres producteurs agricoles. Ce sont près de 1150 végétaux qui seront plantés à Saint-François-du-Lac pour un total de 4600 m² de rives réaménagées dans cette région.

« En plus des bienfaits concernant l’érosion, la plantation de tous ces arbres et arbustes va créer des petits boisés qui favoriseront l’arrivée d’oiseaux et de mammifères qui augmenteront la biodiversité de ces secteurs », soutient le gestionnaire du projet.

Jusqu’ici, le projet a nécessité 174 383 $. Le financement a notamment été offert par Pêches et Océans Canada par l’entremise du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril.

« Grâce à ces travaux, nous espérons voir une réduction importante, dès cette année, de l’apport en sédiments dans la rivière Yamaska par le ruisseau Fagnan », admet M. Joly.

Un secteur problématique

« Le terrain, qui s’érode beaucoup, nous a déjà offert une surprise dès le début des travaux ce printemps, confie M. Joly. Les crues de la dernière année ont fortement modifié la configuration des zones de travaux prévues. Si bien qu’à notre arrivée, lors du commencement des travaux, la configuration était complètement différente que lorsque notre équipe avait caractérisé les berges ».

Après le passage de l’équipe de l’OBV Yamaska, les agriculteurs doivent veiller au bon maintien des installations. « Nous leur demandons parfois d’arroser les arbustes. Il est important d’entretenir nos travaux afin d’en assurer la pérennité pour un minimum de 25 ans. […] Nos travaux devraient se terminer l’année prochaine », conclut Alexandre Joly.

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