26 juillet 2016 - 00:00
Un premier pas dans la bonne direction croit le maire Serge Péloquin
Par: Julie Lambert
Les vieux wagons-citernes transportant du pétrole brut ne pourront plus circuler sur les voies ferrées au Canada. | Photo: TC Média – Archives

Les vieux wagons-citernes transportant du pétrole brut ne pourront plus circuler sur les voies ferrées au Canada. | Photo: TC Média – Archives

La décision du ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, de devancer l’échéancier du retrait des wagons-citernes DOT-111 destinés au transport de pétrole brut est applaudie par le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin. Il croit toutefois que du travail reste à faire pour que les citoyens et les municipalités se sentent en sécurité.

Dès le 1er novembre 2016, les vieux wagons-citernes ne pourront plus transporter de pétrole brut sur les chemins de fer du Canada. C’est six mois plus tôt que prévu. Les modèles munis de protection thermique seront aussi bannis.

Le ministre Garneau a souligné dans les médias que « c’est clair que pour transporter du pétrole brut, il faut quelque chose de plus robuste. C’est pour ça qu’on s’en va vers un nouveau standard, qui est le TC-117. »

Le coprésident du comité directeur sur le transport de matières dangereuses, le maire Serge Péloquin, a rencontré le 10 juin dernier le ministre accompagné de plusieurs autres membres afin de lui déposer 12 recommandations.

Sept d’entre elles s’adressaient directement au ministre fédéral, souligne le maire Péloquin. Selon lui, cette décision est un premier pas dans l’amélioration de la sécurité ferroviaire.

« On a listé différents points pour lesquels nous aimerions voir des avancements. On a senti une belle ouverture. On en parle depuis 2014, le devancement du retrait est parfait et il s’est fait dans un consensus. On s’est mobilisé et on s’est sentis concernés par cette situation. Le ministre a tenu compte de nos préoccupations, mais il reste du travail à faire », croit M. Péloquin.

La direction du Canadien National (CN) a également bien accueilli ce devancement. « Le CN a appuyé l’implantation de normes plus strictes pour les wagons-citernes et continue d’appuyer fortement le retrait plus rapide des anciens DOT-111 annoncé par le ministre des Transports Marc Garneau », a souligné son porte-parole, Pierre-Yves Boivin.

Des risques encore pour les municipalités

Créé en 2015, le comité, dont font partie plusieurs municipalités de la Rive-Sud comme Longueuil, Brossard, Boucherville et Varennes, a pour but de développer des pistes de solutions visant à réduire les risques d’un accident ferroviaire impliquant des matières dangereuses.

Rappelons que le déraillement d’un convoi contenant du pétrole brut léger a provoqué des explosions et un incendie qui ont détruit le centre-ville de Lac-Mégantic ainsi que tué 47 personnes le 6 juillet 2013.

Pour éviter qu’un tel incident se reproduise, le comité travaille pour que des solutions soient mises en place. On parle entre autres d’envoyer les chefs de sécurité incendie dans des formations aux États-Unis, de la mise en place de plans d’intervention et de la bonification de programmes de subventions fédérales.

« Nous avons fait des recommandations dans le but de promouvoir des wagons répondant à des normes plus élevées. On est content. Tout ça va dans la bonne direction. Le transport ferroviaire doit se maintenir, mais il faut plus de formation et des équipements adéquats pour ce faire sans que les frais soient assumés par les municipalités et les citoyens », conclut M. Péloquin.

Les sept recommandations du comité déposées au ministre

Marc Garneau

1. Mettre en place des initiatives pour promouvoir l’utilisation des wagons-citernes répondant aux normes les plus élevées de sécurité et des moyens incitatifs visant le remplacement accéléré des wagons-citernes non conformes par des wagons répondant à des normes renforcées.
2. Rétablir le financement fédéral en matière de sécurité civile et de mesures d’urgence.
3. Bonifier le financement du Programme d’amélioration des passages à niveau (PAPN) de façon rétroactive à janvier 2014.
4. Mettre en œuvre un programme de sensibilisation du public.
5. Informer les autorités municipales et provinciales des risques qui peuvent avoir une incidence sur la sécurité du public et l’environnement.
6. Mettre en œuvre un processus de transfert des renseignements pertinents contenus dans les plans d’intervention d’urgence aux intervenants d’urgence municipaux lors des événements impliquant des matières dangereuses par le Centre canadien d’urgence transport (CANUTEC).
7. Créer un programme d’aide financière à la rénovation des bâtiments situés à proximité d’une emprise ferroviaire et visés par des mesures particulières pour contrer le bruit et les vibrations.
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