6 février 2018 - 08:00
Sainte-Anne-de-Sorel
Un citoyen obligé de détruire sa maison endommagée par les inondations
Par: Julie Lambert

Le citoyen a du quitter sa maison après 22 ans. (Photo : Pascal Cournoyer)

Le citoyen a du quitter sa maison après 22 ans. (Photo : Pascal Cournoyer)

La démolition de la résidence de Jean Garon s'est faite en quelques heures le 30 janvier au matin. (Photo : Julie Lambert)

La maison de Jean Garon a été complètement entourée d'eau lors des inondations d'avril 2017. (Photo : Gracieuseté)

Un citoyen de Sainte-Anne-de-Sorel, Jean Garon, a dû dire adieu à la maison qu’il habitait depuis 22 ans en raison des inondations printanières de l’an dernier. Trop endommagée pour être réparée ou habitée, elle est la première résidence à être détruite dans la région pour cette raison.

Le matin du 30 janvier, Jean Garon regardait par la fenêtre de sa voisine les employés engagés par le ministère de la Sécurité publique (MSQ) à l’œuvre pour détruire sa maison située sur le chemin du Chenal-du-Moine.

Il se rappelait avec des proches des souvenirs heureux vécus dans sa résidence d’un étage datant de 1965 et d’une superficie de 75 m². « Ça va faire drôle de ne plus voir la maison et d’habiter ailleurs après aussi longtemps », souligne M. Garon.

Le citoyen ne s’attendait pas à vivre cette situation lorsque le niveau de l’eau s’est mis à monter en avril 2017, ajoute-t-il. Les résidents ne se sont pas tout de suite inquiétés puisqu’ils sont habitués à la hausse du niveau de l’eau lors de la fonte des neiges.

Néanmoins, la situation a pris de l’ampleur, se souvient-il. L’eau est montée jusqu’à l’arrière de sa maison et s’arrêtait près de son balcon pour ensuite complètement entourer sa maison.

« Quand l’eau a commencé à monter, il y avait encore beaucoup de neige et d’un jour à l’autre, elle est entrée dans la maison. Ç’a duré longtemps. Pendant trois mois, l’eau ne s’écoulait pas et ne s’en allait pas. C’est surtout ça qui a fait beaucoup de dommages. L’inspecteur a dit qu’il y avait 63% de dommages et si cela dépassait 51%, le ministère ne réparait pas et condamnait la maison », explique le retraité.

Des mois d’incertitude

Même si l’eau a fini par s’en aller, elle a laissé de nombreux tracas dans son sillage. Dans ce genre de situation ou tout autre type de catastrophe naturelle, le MSQ entame des discussions avec les sinistrés inscrits à son programme d’aide. En fonction de la nature et de l’ampleur des dégâts, les citoyens sont dédommagés.

« Ç’a duré au moins huit mois. J’ai tellement eu d’appels, de réponses et des ci et des ça. Maintenant que c’est réglé, c’est moins inquiétant, mais c’était fatigant. Cela a pris quelques mois pour savoir ce qu’on allait faire et encore plus si j’allais être dédommagé puisque je ne le suis pas encore », souligne-t-il.

À Sainte-Anne-de-Sorel, à peine deux ou trois citoyens sont dans la même situation que M. Garon, mentionne le directeur général de la municipalité, Maxime Dauplaise. « Si le citoyen accepte le dédommagement du ministère, il doit vendre son terrain à la municipalité. Le conseil de ville a accepté la cession du terrain. Actuellement, c’est le seul citoyen à nous avoir fait cette demande », assure-t-il.

Maintenant que tout est terminé, le sinistré se compte chanceux malgré tout puisque pendant tout le processus, sa voisine Christiane Godin l’a hébergé et l’a aidé à remplir les papiers pour faire les nombreuses démarches. Il a aussi trouvé un logement à Sorel-Tracy où il déménagera au printemps.

« On s’est tanné de certaines démarches parce qu’il fallait tout indiquer le montant des choses pour le gouvernement. La municipalité a aussi été bien correcte. Jean a passé des semaines très dures et il a passé beaucoup de temps dans sa maison avant qu’elle ne soit détruite. Il regardait dehors et disait qu’il allait s’ennuyer de sa cabane. Moi aussi cela va me faire drôle de ne plus le voir à côté de chez moi », se désole sa bienfaitrice.

Les inondations printanières en Montérégie

– En date du 25 janvier, le ministère de la Sécurité publique a versé 11 326 489$ en aide financière aux citoyens touchés par les inondations.

– Le ministère de la Sécurité publique a reçu 682 demandes pour une réclamation d’aide financière des résidents touchés.

– Une quarantaine de sinistrés se sont entendus avec le ministère de la Sécurité publique afin de détruire leurs maisons en raison des dommages causés par les inondations de 2017.

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