6 novembre 2018 - 09:33
Résidence endommagée à Saint-Roch-de-Richelieu
Un citoyen met la faute sur le passage des camions lourds
Par: Julie Lambert

Le citoyen de la Côte Saint-Jean, Réal Paquette, s'inquiétait de voir sa maison tomber en raison des bris sur sa fondation. (Photo : Julie Lambert)

Un résident de la Côte Saint-Jean à Saint-Roch-de-Richelieu, Réal Paquette, a été forcé de donner sa maison pour une bouchée de pain et de dépenser des milliers de dollars pour se reconstruire plus loin sur son terrain. Il juge que le passage des camions lourds est responsable des bris sur ses fondations. La Municipalité cherche une solution à ce problème dénoncé par plusieurs résidents.

À la mi-octobre, le résident de la Côte Saint-Jean a dû dire au revoir à la résidence dans laquelle il habitait depuis 2004. Selon lui, le passage trop nombreux et trop près des résidences de plusieurs camions lourds par jour a détruit les fondations de sa maison, dont la valeur était évaluée à 71 000$.

« On a vu qu’il y avait des fissures qui se faisaient dans notre solage en bloc. De plus en plus, cela se détériorait. La maison vibrait chaque fois qu’un gros camion passait. Ça ne faisait pas juste briser mon solage, c’était rendu dangereux puisque les fissures étaient de plus en plus grandes et que la fondation penchait », mentionne le propriétaire.

Pendant cinq ans, le résident s’est questionné sur ses options en voyant de plus en plus la maison qui menaçait de s’écrouler. Il pouvait décider de seulement lever la maison et mettre une fondation neuve en béton, déplacer la maison et refaire la fondation ou se rebâtir complètement à neuf plus loin sur son terrain.

« Refaire le solage en béton ne m’éloignait pas des camions. Je me demandais si j’allais avoir le même problème dans trois ans. On s’est donc dit qu’on déménagerait le vieux chalet, mais ça engendrait autant de coûts que de nous rebâtir à neuf. Je n’avais pas d’autres choix. J’ai donné mon vieux chalet qui a été déplacé ailleurs et gardé mon terrain », déplore Réal Paquette.

La construction neuve d’une résidence n’était pas dans ses plans de retraite, souligne-t-il. Les sommes investies pour demeurer dans la région et profiter de son terrain ont été considérables, souligne-t-il, mais sa femme et lui ont maintenant l’esprit en paix.

« On aimait le chalet. Ma femme a trouvé ça dur de le laisser tomber. Cela faisait quand même longtemps que nous l’avions. Nous nous sommes bâtis en 2017. C’est notre premier été dedans. On n’a plus d’inquiétudes maintenant que la maison s’écroule. Les camions passent et on n’entend rien », se réjouit-il.

Des solutions possibles

Il ne serait pas le seul citoyen à avoir vécu ce problème, assure le porte-parole du Comité de Défense des citoyens de la Côte Saint-Jean de Saint-Roch-de-Richelieu, Réal Laberge. Il souligne que plusieurs propriétaires se sont éloignés de la route au cours des années.

Réal Laberge pense qu’une des solutions possibles serait de remettre en place la route des sables. Cette entente a déjà existé entre la Ville, les agriculteurs et les sablières à propos d’un chemin déviant le trafic de la Côte Saint-Jean.

« Elle doit être remise en place. C’est la seule condition qui pourrait faire en sorte que nous puissions cohabiter avec les sablières. Nous venons tous juste de payer 2 M$ pour la réfection de cette route. Si on ne fait rien, ils vont être obligés de la réparer encore dans 10 ans », plaide-t-il.

Le maire de Saint-Roch-de-Richelieu, Michel Beck, est catégorique : il est impossible de dévier complètement le trafic de la Côte Saint-Jean. Après plusieurs plaintes de citoyens dans les derniers mois, le conseil a décidé de se pencher sur la question et rencontrera les propriétaires terriens pour trouver une solution.

« C’est une entente [NDLR : la route des sables] qui remonte à 1991. Elle n’existe plus. La route traversait quatre terres. On va regarder pour au moins empêcher les camions de circuler sur la première portion, qui va de la rue Principale jusqu’à la sortie de l’autoroute 30. Je suis certain que les gens seront de bonne volonté et que nous serons capables de trouver une entente. On doit prendre le temps d’en discuter, on ne peut pas rentrer dans ce dossier comme un éléphant dans un jeu de quilles », conclut Michel Beck.

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