14 avril 2021 - 12:51
Prévention des inondations au Québec
Un changement de philosophie qui fait plaisir au maire de Sainte-Anne-de-Sorel
Par: Alexandre Brouillard

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, en 2019, lors des inondations à Sainte-Anne-de-Sorel. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, est très heureux de l’annonce de la mise en place graduelle des nouvelles zones inondables, qui marque du même coup le début de la fin pour la zone d’intervention spéciale (ZIS).

« Pour l’instant, nous ne connaissons pas encore le contenu du nouveau règlement appelé à être le cadre normatif. Toutefois, j’ai eu la confirmation du cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) comme quoi ce règlement intérimaire sera valide jusqu’en 2023, soit entre le moment de l’abolition de la ZIS et le règlement définitif », explique M. Péloquin.

L’une des pièces maîtresses du changement de philosophie sera la refonte de la cartographie des zones inondables, qui permettra par la suite de réviser les schémas d’aménagement partout au Québec.

Depuis plusieurs années, la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel multiplie les actions afin que le gouvernement n’élargisse pas la zone inondable sur la majorité de son territoire. Après les inondations survenues en 2017 et 2019, le MAMH avait déposé un décret instituant une ZIS, qui comprenait certaines sections de la municipalité.

« Ce décret de la ZIS interdisait les reconstructions et les nouvelles constructions. C’est pourquoi, en 2019, nous contestions ce décret et, quelques mois plus tard, le gouvernement du Québec avait dévoilé une nouvelle version de la cartographie de la ZIS qui excluait la plupart des secteurs auparavant concernés à Sainte-Anne-de-Sorel », explique fièrement Michel Péloquin.

Pour le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, le changement le plus important sera l’abolition de la politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. « Cette politique, qui existe depuis plusieurs années, sera vraisemblablement remplacée. Les zones d’inondation situées dans le temps disparaitront aussi [cote de récurrence 20 ans ou 100 ans]. Les gens avaient des difficultés à les comprendre », soutient-il.

M. Péloquin ajoute que les cartes seront constituées selon une méthodologie similaire partout au Québec et qu’« au lieu de référer aux probabilités d’être inondé, les nouvelles zones référeront à un risque élevé, moyen ou faible », ajoute-t-il.

En intégrant de nouveaux critères aux cartes, le but est d’anticiper le risque réel auquel les riverains sont exposés. « L’ancien système des cotes de récurrence était illogique. Des résidents pouvaient faire partie de la même cote, mais un était inondé par 10 centimètres d’eau, tandis que l’autre par plus d’un mètre », explique le maire de Sainte-Anne-de-Sorel.

Des particularités propres à la municipalité

Selon M. Péloquin, les changements à venir favoriseront les particularités propres à Sainte-Anne-de-Sorel. « Dans l’ancienne méthode, le gouvernement provincial ne s’occupait pas des particularités régionales. Alors, notre patrimoine bâti dans les îles et surtout les maisons sur pilotis étaient en danger. Heureusement, avec les changements à venir, le gouvernement va tenir compte de la résilience des territoires », explique-t-il.

Selon le maire, l’aménagement du territoire de la municipalité comporte plusieurs mesures de résilience afin de contrer les contrecoups des inondations. « Nous occupons le territoire et vivons avec les enjeux d’inondation depuis 300 ans. Notre patrimoine bâti est donc construit en conséquence. Il suffit de penser aux maisons sur l’Île-aux-Fantômes et d’Embarras qui sont construites selon les risques d’inondation. On veut donc que nos droits de construction et de reconstruction soient acquis. On m’a assuré qu’ils seront reconnus », mentionne-t-il.

Finalement, M. Péloquin précise que les résidences qui se trouvent en zone inondable, à Sainte-Anne-de-Sorel, encourent peu de risque. « La plupart des citoyens concernés ont adapté leur maison en conséquence, ils connaissent les risques », conclut-il.

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