23 juillet 2015 - 00:00
Un cadeau empoisonné pour plusieurs parents?
Par: Julie Lambert
Les montants reçus pour l’ajustement de la PUGE par le gouvernement fédéral, la semaine dernière, ne font pas l’unanimité auprès des familles de la région. | Photo: Depositphotos.com

Les montants reçus pour l’ajustement de la PUGE par le gouvernement fédéral, la semaine dernière, ne font pas l’unanimité auprès des familles de la région. | Photo: Depositphotos.com

De nombreuses familles ont reçu, la semaine dernière, un chèque du gouvernement fédéral grâce à la bonification de la prestation universelle pour la garde d’enfants. Si pour plusieurs parents cette somme est un cadeau venu du ciel, pour certains autres, il est empoisonné.

La prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) sera dorénavant de 160 $ par mois au lieu de 100 $ par enfant de moins de six ans et de 60 $ par mois par enfant entre six et 18 ans.

Ce changement signifie un versement aux parents de 1920 $ par an par enfant de six ans et moins ainsi que 720 $ par enfant âgé de six à 18 ans. Le premier chèque offert aux parents couvre les six derniers mois.

Le ministre de l’Emploi, Pierre Poilievre, a indiqué que près de 3 milliards de dollars ont été transférés aux familles. Il croit que les bénéfices de la PUGE seront plus utiles aux parents qu’à un programme national de garderies. « Les parents peuvent dépenser l’argent comme ils l’entendent, notamment dans une garderie, si c’est leur choix », a-t-il déclaré lors de l’annonce le 20 juillet dernier.

Plusieurs parents de la région étaient heureux de cette nouvelle, mais certains hésitaient à sauter de joie.

Un internaute, Steve Mcduff, a réagi positivement à cette nouvelle sur la page Facebook du Journal. « Je suis sûr que ça va aider plusieurs familles pour passer de belles vacances ensemble! »

Martin Bibeau a mentionné que « sur ce montant, il ne nous restera même pas 25%. Le crédit d’impôt de 282$ est aboli et on doit payer de l’impôt sur la balance du montant. »

Alya Platine croit que ces montants seront « avantageux pour certaines familles, mais pour ceux qui sont dans la classe moyenne, il faut prévoir en mettre de côté pour balancer lors des impôts. »

L’endettement est une préoccupation de l’internaute Kelly Ann Caisse. « C’est un cadeau empoisonné, les impôts vont manger les familles à la fin de l’année […]. »

Un cadeau à double tranchant?

La vice-présidente exécutive de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) pour le Québec, Magali Picard, a souligné que cette mesure était teintée de fausseté. Selon elle, à moins de vivre dans un ménage qui a moins de 20 000 $ en revenus annuels, les contribuables devront renvoyer une bonne partie de cette somme à Ottawa en avril prochain.

Les nouveaux montants sont désormais imposables et signifient la disparition du crédit d’impôt pour enfants qui accordait un crédit non remboursable de 2255 $ par enfant, se traduisant par un allégement fiscal d’environ 338 $ dans la déclaration de revenus.

La conseillère en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton de Sorel-Tracy, Daniela Beleaga, croit que les familles devront être préparées lors de leur prochaine déclaration de revenus.

« Même si ce montant n’affecte pas les autres crédits, il y aura un effet négatif sur l’impôt à payer cette année. Cela fera en sorte que le montant à recevoir sera moins élevé ou qu’il y en aura un à débourser. La contribution supplémentaire pour les garderies au provincial affectera aussi les familles », explique-t-elle.

Elle conseille donc aux familles de bien s’informer avec la personne en charge de leurs impôts parce que plusieurs options existeront afin de pallier ce changement comme investir dans un REER, mettre une partie du montant de côté ou le mettre à une personne à charge.

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