La mère, qui était à terme après 40 semaines et cinq jours de grossesse, était prête à se rendre à l’hôpital à tout moment. Elle a senti une première contraction vers 5 h 45 du matin, puis une autre 30 minutes plus tard.
« On nous a dit qu’il fallait avoir des contractions aux cinq minutes pendant deux heures. On ne pensait pas qu’elle serait pressée autant que ça! », décrit Marie-Pier Jutras.
Vers 6 h 30, le couple, qui réside aujourd’hui à Boucherville, s’est mis à calculer le temps entre chaque contraction. Marie-Pier s’est alors installée dans le bain. Elle a senti une contraction après 12 minutes, puis une autre après cinq et ensuite quatre minutes.
« Et là, je sentais la tête! Entre 6 h 30 et 7 h 15, le bébé était sorti. Je ne suis pas certaine, j’ai peut-être perdu mes eaux dans le bain… Tout ça s’est passé tellement vite. Je n’ai même pas eu à pousser. Je me souviens seulement que j’ai eu une contraction et le bébé était là », raconte-t-elle.
Son conjoint, qui n’avait jamais assisté à un accouchement de sa vie, n’a pas paniqué. Il a appelé le 911 dès qu’il a su qu’ils ne se rendraient jamais à temps à l’hôpital. On lui a alors expliqué la procédure en attendant que les paramédics arrivent.
« Il a fallu que je trouve une corde pour coincer le cordon ombilical. J’ai trouvé une corde de boucher dans la cuisine. Marie-Pier a gardé le bébé collé sur elle en attendant l’arrivée des ambulanciers, qui sont arrivés 10 minutes plus tard. Ils ont coupé le cordon, emmitouflé le bébé et amené ma blonde et le bébé à l’hôpital. Tout s’est bien passé », souligne Joël Fréchette.
« Ce qui est ironique, c’est que ma blonde est chiropraticienne spécialisée auprès de femmes enceintes. Elle les aide normalement à préparer l’accouchement. Cette fois, c’est elle qui s’est fait aider! », ajoute-t-il en riant.
Sous le choc
Cette épreuve, même si son dénouement s’est avéré positif, a été vécue comme un choc pour la nouvelle maman, qui était incapable de coller deux mots jusqu’en soirée. « C’est comme si j’avais subi un traumatisme, je n’étais plus capable de parler! C’était vraiment bizarre », souligne-t-elle.
« On était en mode charade jusqu’au soir! (rires) Heureusement, tout s’est bien terminé, tout le monde est en parfaite santé », conclut-il.
La famille a d’ailleurs tenu à remercier le personnel de l’hôpital Pierre-Boucher qui a offert un « service hors pair ».