21 juillet 2016 - 00:00
Sorel-Tracy désormais propriétaire des terrains des Hells
Par: Louise Grégoire-Racicot
Le trait rouge encercle l’ensemble des propriétés cédées à la Ville. | Photo: TC Média - archives

Le trait rouge encercle l’ensemble des propriétés cédées à la Ville. | Photo: TC Média - archives

Tel qu’espéré par le conseil sorelois, le bureau du Procureur général du Québec a cédé à la Ville de Sorel-Tracy, le 12 juillet dernier, les propriétés saisies à l’hiver 2015 aux Anges de l’Enfer Montréal (Hells Angels), sur les rues du Prince et Limoges.

Ainsi la Ville ne devra pas débourser les 312 900$ que représente la valeur de la contrepartie, lit-on dans le document de cession.

Mais elle devra rayer de ses comptes plus de 46 000$ en taxes non payées par les motards depuis l’opération SharQc en 2009, qui avait décimé le groupe.

La cession a en effet été faite « en compensation des arrérages et intérêts dus sur les immeubles pendant la période où ils ont fait l’objet d’une ordonnance de blocage. » Ce qui constitue une quittance générale et finale pour le tout, spécifie le texte de l’entente.

Telles quelles

Ces propriétés sont situées au 153, 155, 155-A et 157 de la rue Prince et incluent un terrain vacant de la rue Limoges. Elles sont cédées telles quelles.

La Ville peut toutefois les démolir si elle le juge bon, construire ou les convertir en logements sociaux. Mais elle ne pourra pas s’en départir, spécifie clairement le document. Comme elle sera responsable d’assumer la décontamination des terrains, s’il y a lieu.

Rappelons que c’est le juge André Vincent, de la Cour Supérieure du Québec, qui avait ordonné la saisie de ces terrains et immeubles, le 16 mars 2015, après que l’avocat des Hells eut reconnu que l’ancien bunker notamment avait été acquis avec de l’argent provenant du crime.

Depuis cette confiscation, la Ville réclamait de leur nouveau propriétaire, le Bureau du procureur général, le paiement de ces taxes.

Un parc

Dès mai 2013, la Ville avait manifesté son intérêt de prendre possession de ces propriétés par voie de résolution. Un appel laissé sans réponse.

Elle voulait alors redonner à ces terrains une vocation communautaire, avait expliqué son maire Serge Péloquin.

Son intention est toujours la même, a-t-il confirmé en entrevue téléphonique, quelques jours après la cession.

« Des gens de nos services visiteront les lieux. On ne sait rien de l’état de ces maisons érigées. Elles n’ont pas été habitées depuis plusieurs années. »

Les employés feront rapport et le conseil verra ensuite ce qu’il en adviendra. « Si elles sont en mauvais état, il se pourrait qu’on les démolisse. Sinon, on pourrait toujours envisager les transformer en logement social. »

Quant au terrain sur lequel était érigé le bunker incendié en octobre 2008, M. Péloquin évoque la possibilité d’y installer un parc public.

« Ce secteur compte peu d’arbres et d’espaces verts », conclut le maire qui assure que ce coin de quartier sera mis en valeur au profit des citoyens.

Même son de cloche de la part du conseiller du quartier, Jocelyn Mondou qui voit là l’occasion de développer un espace vert avec modules de jeux, tables et mobiliers pour accommoder les gens de tous les âges. « Je vois l’occasion d’implanter une aire de repos à l’usage de tout le monde dans ce quartier où il y a peu d’espaces publics. Chose certaine, il y a du ménage à faire sur ces propriétés », commente-t-il.

Il en sera sûrement question lors de la prochaine assemblée publique du conseil, le 15 août prochain, conclut-il.

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