De fait, expliquent les répartiteurs des deux associations, Jean Chapdelaine et Yves Dessureault, le contrat prévoyait que Sintra confie le transport en priorité à des entrepreneurs locaux.
« La réfection du rang Nord était commencée sans que ce soit le cas. Nous avons fait appel à la municipalité », dit M. Dessureault.
« Consulté, mon contentieux a précisé que le terme entrepreneur local signifiait de Sainte-Victoire d’abord. Sintra comprenait autrement et avait embauché des entrepreneurs de l’extérieur pour commencer des travaux dans le rang Nord », raconte le maire Jean-François Villiard.
Il a entendu les plaintes de ses camionneurs. « Et je comprends. C’est fâchant pour un artisan dont le dix roues est dans sa cour, faute de travail alors qu’il voit, devant chez lui, un artisan de l’extérieur faire le travail à sa place. D’autant qu’il est payeur de taxes chez nous », a-t-il commenté.
Il a donc rencontré Sintra qui a acquiescé à cette demande, à la satisfaction de tous.
Le contrat suit son cours: le 12 septembre, des camionneurs de Sainte-Victoire ont fait du transport pour la réfection du rang Rhimbault et ils ont amorcé le travail pour la réfection du rang Sud. Il devrait être complété en octobre.
« Je suis très content que nos gens travaillent. Le contrat octroyé a des retombées économiques dans notre région et contribue à faire vivre nos gens », conclut M. Villiard.
Personne de Sintra n’a retourné nos appels.
Peu occupés cet été
La centaine de camionneurs artisans de la région n’ont pas été très occupés cet été. « Les contrats ne sont venus qu’après les vacances de la construction, les entrepreneurs étant trop occupés dans d’autres régions. De plus, Transport Québec a étalé sur quatre ans la réfection de la 30. Et l’installation des éoliennes retarde », note Yves Dessureault, de Vrac Richelieu.
Son collègue de Vrac région 6, Jean Chapdelaine abonde dans le même sens. Les deux hommes sont à l’affût des contrats octroyés dans la région où leurs membres pourraient être appelés à fournir de services de transport (pierre, de sable ou neige). Ce sont eux qui répartissent le travail dans la MRC de Pierre-De Saurel, voire à l’extérieur.
Quand les contrats sont publics, explique M. Dessureault, les camionneurs artisans doivent assumer 50% du transport commandé par le projet. « Si l’entreprise n’a pas une flotte de camions ou en manque, elle doit confier le transport à des camionneurs qui habitent la municipalité où les travaux sont effectués. »
MM. Dessureault et Chapdelaine voient d’ailleurs à ce que cette règle surnommée «celle des payeurs de taxes» soit respectée à la lettre par tous les entrepreneurs.