19 octobre 2021 - 12:51
Les Chalifoux vendent leur laiterie centenaire à Alsace Lait
« Si on veut qu’elle fasse encore 100 ans, c’était la décision à prendre » – Alain Chalifoux
Par: Jean-Philippe Morin

Frédéric Madon (Alsace Lait) et Alain Chalifoux (Maison Riviera) ont annoncé la transaction le 15 octobre. Photo gracieuseté

Quatre générations et 101 ans plus tard, les Chalifoux ne font plus partie de l'entreprise Maison Riviera. Photo gracieuseté

C’est avec un pincement au cœur, mais avec le sentiment du devoir accompli qu’Alain Chalifoux, président de la Laiterie Chalifoux, a vendu l’entreprise et sa marque Maison Riviera à la Coopérative française Alsace Lait.

D’Alexandrina Chalifoux en 1920, jusqu’à Jean-Paul, puis Jean-Pierre et enfin Alain, Mélanie et Maxime, les quatre générations de Chalifoux ont laissé leur marque à leur façon dans l’entreprise familiale. Après 101 ans, il était toutefois le temps de passer le flambeau, croit Alain Chalifoux.

« Si on veut qu’elle fasse encore 100 ans, c’était la décision à prendre. L’entreprise était la plus grosse des petites, là elle va être la plus petite des grosses. C’est une bonne nouvelle pour les Sorelois », indique-t-il.

Le marché extrêmement compétitif faisait en sorte que des investissements étaient toujours nécessaires. Alsace Lait, qui possédait déjà 40 % des parts depuis 2015, était donc un choix logique pour assurer la continuité et surtout, la croissance de l’entreprise.

« Il ne faut surtout pas empêcher une entreprise de croître. Maison Riviera avait de grosses ambitions de recherche et développement, et plus ça grossissait, plus il fallait investir. Le temps était venu pour nous de vendre nos parts afin qu’Alsace Lait prenne son élan », ajoute Alain Chalifoux.

Pas de déménagement en vue

De son côté, le directeur général d’Alsace Lait et maintenant nouveau directeur général de Maison Riviera, Frédéric Madon, assure que l’usine soreloise est là pour rester sur le boulevard Fiset. Le siège social de l’entreprise restera également à Varennes.

« La volonté, c’est de continuer à faire grandir l’entreprise. Il n’y a aucune remise en question par rapport à l’usine de Sorel parce que nos usines sont en France, donc contrairement à des grands groupes qui font des acquisitions, puis ferment des usines pour les regrouper, ce n’est pas du tout le cas pour nous puisqu’elle est complémentaire à nos usines françaises », explique M. Madon.

Avec cette transaction, les parts d’Alsace Lait sont passées de 40 % à 53 %. Frédéric Madon, à titre personnel, détient également des parts, tout comme un fonds d’investissement français qui l’a accompagné dans le processus d’acquisition.

« Cette transaction est la suite logique de notre partenariat de 2015. On veut continuer l’internationalisation de la structure française. On a développé l’usine avec la famille Chalifoux en y créant un atelier de produits frais, on a développé une gamme de produits et on va continuer de le faire », poursuit M. Madon, qui a l’intention de continuer à produire les produits vedettes tels que les fromages et les yogourts.

Le but est également de continuer à être présent sur le marché québécois, canadien et national sans oublier l’ADN de Sorel-Tracy, insiste le nouveau directeur général. Ce dernier vit d’ailleurs au Québec depuis quelques mois et sa famille est sur le point de s’y installer aussi.

Le casse-croûte reste propriété des Chalifoux

La famille Chalifoux tenait toutefois à garder la propriété de son casse-croûte/bar laitier, situé au 493, boulevard Fiset. On continuera d’y vendre des produits Riviera, dont le fromage en grains et les yogourts, ainsi que la crème glacée et ses différents produits. « On veut dire aux gens qu’on est là, qu’on reste actifs dans la région », insiste Alain Chalifoux.

De son côté, il a plusieurs projets en tête. « J’ai été nommé président du conseil d’administration de l’ITAQ [Institut de technologie agroalimentaire du Québec] cet été, ça va occuper beaucoup de mon temps. Je vais continuer à aider le milieu de l’ingénierie de procédé de transformation laitière et alimentaire. J’ai des projets là-dedans, j’ai aussi des projets concernant des terrains », conclut Alain Chalifoux.

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