15 septembre 2020 - 04:01
S’abstenir!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

La rencontre, la semaine dernière, du premier ministre François Legault avec les élus municipaux de la région est rassurante. Elle laisse croire que tous les projets de développement qui seront déposés par les entrepreneurs d’ici seront étudiés et pourront, le cas échéant, recevoir une aide financière.

Du même souffle, M. Legault affirme miser sur la réforme des CLD pour l’appuyer. Ce qui confirme l’importance accordée à ces organismes régionaux. Bien fait, d’autant que la région a le sien depuis moult années.

D’où la surprise ressentie à la lecture du communiqué émanant du bureau du maire de Sorel-Tracy au sujet de cette rencontre, spécifiant que: « Le premier ministre était manifestement satisfait de sa rencontre et des engagements des acteurs de la région pour la création d’un nouvel organisme de développement économique. »

Soyons bons joueurs. Disons que le maire a peut-être voulu parler d’un CLD redéfini et renouvelé avec un personnel élargi au service de la région et non de la seule ville-centre. Les maires dont M. Péloquin n’ont-ils pas déjà consenti à verser la moitié des redevances du parc éolien au CLD?

Ce communiqué questionne d’autant qu’il donne l’impression que M. Péloquin a rencontré en tête-à-tête le premier ministre. Ce n’était pas le cas. Les 12 maires de la MRC y étaient. Cela sème le doute sur ce qu’il dit, sur la suite des choses aussi. Une plus grande transparence s’impose pour l’atténuer.

Certes, on ne peut lui reprocher de vouloir solutionner rapidement les problèmes de notre ville-centre – non-croissance de la population, mauvais état de certaines rues, etc. Mais cela ne doit pas l’empêcher d’être sur la même longueur d’ondes que ses vis-à-vis à la table régionale, et ce, même si cela ne place pas toujours sa ville au premier plan.

Car ce ne sont pas les « chialeux » comme il nomme ceux qui se plaignent de certaines décisions ou les questionnent qui donnent mauvaise réputation à la région, comme il le dit. Mais les zizanies que provoquent les décisions unilatérales de la ville-centre quant aux initiatives à prendre pour assurer le développement, la qualité de vie et l’équité dans l’ensemble de la MRC.

Soyons clairs : chaque conseiller régional peut très bien être en désaccord avec certaines propositions. Tout repose sur sa façon de s’expliquer et surtout de proposer des avenues consensuelles pour ne pénaliser personne. Des solutions discutées à 12 et non en caucus plus ou moins élargis selon le cas.

Cela dit, à en croire le premier ministre, il y aura de l’argent sur la table pour réaliser des projets : « Je suis ouvert à financer 30 %, 50 % ou 90 % de certains projets, mais il faut qu’il y ait au moins un 10 %, dépendamment des secteurs, qui vienne d’un entrepreneur privé », a-t-il dit.

La balle est donc dans le camp régional. Le salut viendra d’ici. De la capacité du milieu à susciter des projets, à encourager ses entrepreneurs, mais aussi à multiplier les démarches pour en attirer de nouveaux.

Les élus doivent donc au préalable choisir les domaines plus propices à la création d’emplois durables et lucratifs, respectueux de l’environnement régional et de l’avenir qu’on veut y réserver. Et continuer à faire des efforts pour attirer non seulement des investisseurs, mais aussi de nouveaux résidents intéressés à contribuer à notre développement collectif et social.

Voilà des lourdes responsabilités qui, partagées entre 12, ne peuvent que permettre de remonter plus aisément la côte abrupte de notre relance. Encore faut-il que la confiance règne. Mieux vaut s’abstenir de publier des communiqués comme celui de la semaine dernière, non propices à la nourrir!

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