17 février 2018 - 10:17
Rassemblement olympique chez la mère de Charles Hamelin à Sorel-Tracy
Par: Jean-Philippe Morin

Une quarantaine de personnes (famille, amis, élus et médias) ont visionné la compétition sur la télévision du sous-sol de Manon Goulet, le samedi 17 février, dès 5h du matin. (Photo : Jean-Philippe Morin)

Manon Goulet et Michel Lussier étaient déçus de la décision de l'arbitre qui a disqualifié Charles Hamelin en demi-finale. (Photo: Jean-Philippe Morin)

Tous les invités étaient déçus après l'annonce de la disqualification de Charles Hamelin en demi-finale. (Photo: Jean-Philippe Morin)

Manon Goulet, la mère de Charles Hamelin, est passée par toute la gamme des émotions, le 17 février. Elle avait convié famille, amis, élus et médias à 5h du matin dans son sous-sol de la rue Sheppard à Sorel-Tracy afin qu’ils assistent à la dernière course de son fils en patinage de vitesse courte piste sur une distance de 1000 mètres aux Jeux olympiques de Pyeongchang.

Une quarantaine de personnes étaient sur place pour voir Charles Hamelin patiner, dont le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin et les députés Sylvain Rochon et Louis Plamondon. Le 1000 mètres est la seule distance manquante en tant que champion pour le patineur originaire de Sainte-Julie, lui a déjà gagné l’or au 500m, 1500m et au relais dans de précédents Jeux olympiques.

En quart de finale, Charles Hamelin a terminé deuxième de sa vague, ce qui lui a valu un laissez-passer pour la demi-finale. Dans le sous-sol de Manon Goulet et son conjoint Michel Lussier, le plafond s’est soulevé.

Manon Goulet est passée par toute la gamme des émotions, le matin du samedi 17 février. (Photo: Jean-Philippe Morin)

La joie a toutefois laissé sa place à la tristesse en demi-finale, puisque Charles Hamelin a été disqualifié. L’arbitre a jugé qu’il a poussé son compatriote Samuel Girard, l’éventuel gagnant de la médaille d’or. Il aura fallu attendre un bon moment la décision de l’arbitre. Manon Goulet croyait que le Sud-Coréen aurait pu être le fautif, ce qui aurait permis à son fils de passer en finale.

« Je suis perplexe par rapport à la disqualification. Ça fait 25 ans que je suis le patin et à mon avis, ce n’est pas lui qui aurait dû être disqualifié, mais les arbitres sont là pour ça. C’est difficile de voir ça pour une mère, qu’il se fasse disqualifier au 1500 mètres et au 1000 mètres. […] Je suis quand même contente d’où il s’est rendu; il reste encore le 500 mètres et le relais! », a-t-elle réagi à chaud, encore sur le coup de l’émotion.

Vivre l’expérience autrement

Après l’annonce de sa disqualification, Charles Hamelin était en entrevue à Radio-Canada. On pouvait entendre une mouche voler lorsque l’athlète de 33 ans s’adressait à la journaliste. Manon Goulet n’a toutefois pu retenir ses larmes et elle s’est éloignée des gens, envahie par l’émotion. Rencontrée lorsque la poussière était retombée, elle appréciait tout de même avoir pu vivre cette montagne russe d’émotions avec ses proches.

« Lors des trois derniers Jeux olympiques en Italie, à Vancouver et à Sotchi, j’étais là-bas, mais cette année, je voulais vivre ça autrement, avec ma famille et mes parents. C’est sûr que j’aimerais ça être là-bas… pour serrer Charles dans mes bras », lance-t-elle avec la larme à l’œil.

Mme Goulet ressentait tout de même un immense sentiment de fierté envers son fils, qui en est à ses quatrièmes et derniers Jeux olympiques. « Je suis très fière de lui. Qu’il arrive ce qui arrivera, ce sont des champions », ajoute-t-elle, en faisant aussi référence à son autre fils François, qui en est à ses troisièmes Jeux à Pyeongchang.

Même si elle ne pouvait pas être présente en Corée du Sud, la Soreloise d’adoption s’est dite ravie de la réponse des gens à l’invitation de son conjoint Michel Lussier.

« C’est spécial de voir tout ce monde ici! […] Je les remercie tellement! Lorsque Michel a appelé les gens, je ne pensais jamais voir autant de monde que ça. Je lui ai dit: tu es malade? À 5h du matin, personne ne va venir! Mais non… Ils sont tous là. Ça me fait chaud au cœur de voir tous ces amis », a-t-elle conclu.

Les parents de Manon Goulet étaient aussi sur place, à Sorel-Tracy. Les octogénaires sont partis du Saguenay–Lac-Saint-Jean vendredi et ont roulé pendant six heures pour assister à ce moment.

Le maire Serge Péloquin console Manon Goulet après l’annonce de la disqualification de son fils. (Photo: Jean-Philippe Morin)

image