« Compte tenu de la preuve, le tribunal reconnaît qu’il est irréaliste que la peine puisse le dissuader de commettre un crime grave ou lui faire ressentir des remords. Cette attaque a été non préméditée, totalement gratuite et extrêmement violente », a affirmé le juge de la Cour Supérieure, Michel Pennou.
Rappelons que François Laramée a été inculpé à l’origine pour meurtre. L’homme de 52 ans a livré un plaidoyer de culpabilité pour homicide involontaire en avril 2016. Un meurtre peut être réduit en un homicide involontaire si la personne qui l’a commis a ainsi agi dans un accès de colère causé par une provocation soudaine, peut-on lire dans le Code criminel.
François Laramée s’est retrouvé dans un appartement du centre-ville de la rue du Roi à Sorel-Tracy le 22 décembre 2013, en compagnie de plusieurs personnes. Enivré par l’alcool, il s’est querellé avec la victime, Gabriel Farley, sur un litige lié à une somme d’argent.
Selon l’accusé, la victime l’a poussé avec sa main, ce qui a déclenché sa colère. Laramée a porté plusieurs coups envers M. Farley avant d’utiliser une bouteille de vin pour lui fracasser sur la tête. Il a également utilisé une chaise pour le frapper. Ces faits, reconnus par la Couronne et la Défense, ont été présentés dans un document remis au juge.
Des antécédents violents
François Laramée a reçu une peine de 15 ans à laquelle on soustrait sa détention préventive calculée 1,5 jour pour un. Détenu depuis le 23 décembre 2013, il lui reste 11 ans et 5 mois de prison à purger.
Cette peine se situe à mi-chemin entre les propositions des deux parties. Les avocats de la Couronne, Pierre Goulet et Marie-Josée Bergeron, avaient demandé une peine entre 18 et 20 ans de prison. De son côté, l’avocat de la défense, Martin Latour, a demandé une peine entre 9 et 10 ans de prison.
Il s’agissait de la 155e condamnation pour l’accusé. Depuis 1983, il a été reconnu coupable pour multiples crimes, dont 38 à caractère violent. Selon le rapport psychiatrique, ces comportements violents sont liés à sa polytoxicomanie.
« Le tribunal reconnaît que François Laramée est pleinement conscient que l’alcool le pousse à avoir un caractère violent, mais il ne collabore pas dans des différentes thérapies pour éliminer sa consommation », a ajouté le juge.
Cette peine s’ajoutera à celle de deux ans qu’il a reçue à la Cour du Québec le 9 mai en lien avec des accusations de voie de fait, bris de condition, introduction par effraction et voie de fait envers un agent correctionnel, auxquelles il a plaidé coupable.