6 novembre 2015 - 00:00
Prise de bec entre le conseiller Yvon Bibeau et Serge Péloquin
Par: Julie Lambert
Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin et le conseiller Yvon Bibeau ont eu une mésentente sur la grève au traversier lors du dernier conseil municipal. | Photo: TC Média - Julie Lambert

Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin et le conseiller Yvon Bibeau ont eu une mésentente sur la grève au traversier lors du dernier conseil municipal. | Photo: TC Média - Julie Lambert

Le conseiller municipal Yvon Bibeau et le maire Serge Péloquin ont une fois de plus eu des échanges musclés lors de la dernière assemblée publique, le 2 novembre. Le sujet épineux était cette fois-ci les initiatives du maire dans le cadre de la grève à la traverse de Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola.

Le conseiller du district Saint-Laurent reprochait au maire de s’être associé à l’Opération naufragés du maire de Québec Régis Labeaume et d’avoir mentionné dans les médias qu’il désirait qu’un service minimum soit instauré.

« L’initiative que vous avez prise […] aurait pu semer la controverse, la colère et le désordre social surtout que vous saviez qu’une entente de principe était intervenue […]. Il existait une fragilité dans ce règlement et il ne fallait pas, à mon avis, faire en sorte de la provoquer. Cela a été une décision personnelle de votre part. »

Le conseiller municipal déplore que le maire soit allé à l’encontre de ce que le conseil avait voté unanimement dans une résolution lors de l’assemblée publique du 19 octobre dernier.

Dans celle-ci, on demandait aux intervenants concernés « de discuter ensemble afin de trouver une solution viable […], dans les plus brefs délais de manière à minimiser et atténuer […] les conséquences de l’arrêt du service de traversiers entre Sorel-Tracy et Saint-Ignace-de-Loyola pour l’ensemble de ses utilisateurs. »

« Le maire n’a aucunement répondu à mes questions, a déploré M. Bibeau. Il a préféré m’amener sur un autre débat. Un maire ne peut pas dire n’importe quoi. Il se doit de respecter les résolutions de son conseil et les défendre. Nous n’avions pas à nous immiscer dans ce conflit. Est-ce que les maires doivent s’immiscer dans tous les autres conflits de travail? »

Une sortie déplacée

De son côté, le maire Péloquin a trouvé la sortie publique du conseiller déplacée. Selon lui, s’il était contre la démarche, M. Bibeau n’avait qu’à demander le vote.

Le conseil a voté une première fois la résolution et M. Bibeau a voté contre, souligne-t-il. Des modifications y ont été apportées pour retirer les mots « service essentiel » afin d’envoyer aux autorités concernées une demande adoptée à l’unanimité par le conseil.

« Sa sortie cherchait à essayer de briser la confiance des gens. On comprend le droit des travailleurs. Nous n’avons rien fait pour aller à l’encontre de la grève. Le maire a le droit à son opinion personnelle. Mon rôle était de défendre des citoyens qui vivaient des difficultés. M. Bibeau s’est plutôt fait le défenseur du principe syndical. »

Malgré les négociations dans la fonction publique qui affecteront une fois de plus les services du traversier au cours des prochaines semaines (arrêt complet les 12 et 13 novembre) et la confrontation avec le conseiller municipal, le maire ne songe pas à changer d’opinion.

« Dans le moment, nous sommes solidaires avec les autres villes. Il ne faut pas oublier une chose : ce n’est pas une entreprise privée, mais publique. J’ai décidé de défendre les citoyens et plusieurs m’ont remercié de l’avoir fait », conclut le maire.

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