4 mai 2021 - 12:05
Prérogative d’élus
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

On a beau critiquer les élus municipaux, il faut reconnaitre qu’ils n’ont pas la tâche facile.

Alors qu’ils représentent la population, agissant comme législateurs, administrateurs et agents de développement du milieu, ils doivent faire consensus sur différents moyens d’assurer sa qualité de vie et sa pérennité.

Voilà qui exige un engagement avancé de citoyenneté. Plus que de couper des rubans, leur travail appelle à la réflexion et à l’argumentation. Mais il porte parfois son lot de divergences d’opinions. Ce qui malheureusement suscite injures et sous-entendus. Des situations inacceptables et fort difficiles à vivre pour ceux qui les subissent et leurs proches.

Par définition, les élus doivent représenter la volonté de leurs commettants, être au fait de leurs préoccupations. Mais ils doivent aussi transcender ce rôle et considérer l’intérêt général de la population.

Membres d’un conseil décisionnel, ils adoptent des orientations, élaborent des politiques et établissent des réglementations. Ils doivent articuler les idées qui les sous-tendent tout en entendant leurs concitoyens. C’est la pierre d’assise d’un mandat bien assumé.

Une responsabilité délicate quand il leur faut faire la part des choses entre l’intérêt public et les intérêts personnels des électeurs qui les choisissent.

Responsabilité que des élus de Sorel-Tracy ont sûrement assumée en décidant d’implanter une deuxième piste cyclable unidirectionnelle, chemin Saint-Roch.

Leurs objectifs : assurer la sécurité des cyclistes tout en confirmant leur souci d’étendre le réseau cyclable; implanter une culture du vélo tout en consolidant la place de Sorel-Tracy dans le circuit Route verte du Québec qui développe plus de destinations touristiques majeures et légitimes.

Disposer d’une subvention pour réaliser ce projet est un élément qui a certes alimenté leur décision. Peut-on les en blâmer, eux qui sont toujours en quête de développement tout en contenant la hausse du compte de taxes de leurs contribuables? Non!

Reste que les élus avaient en novembre dernier trop discrètement adopté le Plan du réseau cyclable soumis par le Service de la planification et du développement urbain. Pourquoi n’ont-ils pas cru bon en publier la teneur et les impacts dans Regard sur ma ville ou dans Temps libre, leurs bulletins d’information municipale?

Cela aurait été de bon aloi d’autant qu’intégrer le chemin Saint-Roch à la Route verte implique l’ajout éventuel d’une deuxième piste unidirectionnelle entre le boulevard des Érables et le 9000, chemin Saint-Roch. Donc des contraintes de stationnement dans la rue pour les citoyens qui y résident ou y opèrent une place d’affaires, et leurs visiteurs ou clients.

Ces derniers ont d’ailleurs fait valoir leurs réticences en faisant circuler une pétition. Et malgré le fait qu’une pétition ne soit que l’expression d’une opinion et n’ait aucune valeur juridique, il est incompréhensible que les élus n’en aient pas accepté le dépôt lors de leur assemblée publique. Ne donnait-elle pas l’occasion aux citoyens d’enregistrer leur opposition? Un geste démocratique qui mérite le respect des élus qui la reçoivent. Pas un revers de la main!

Quant à la décision d’implanter cette piste, elle s’inscrit dans le souci d’un meilleur partage de la route entre piétons, cyclistes et véhicules motorisés. Une approche qui prévaut désormais où qu’on vive au Québec. Parce que les modes de déplacements changent. Parce qu’on est plus soucieux que jamais de la santé et de la sécurité des usagers de la route.

Les élus étaient en droit de trancher. Comme pour toutes les questions de leur ressort d’ailleurs. Et ils le sont toujours, que les décisions s’appliquent à court, moyen et long terme et dans tous les secteurs. Et ce, d’ici le 7 novembre 2021, jour du prochain scrutin municipal. C’est leur prérogative. On n’en attend pas moins d’eux!

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