7 avril 2021 - 12:49
Projet d’agrandissement du centre de services municipaux
Plusieurs mises en demeure envoyées à des citoyens de Saint-Gérard-Majella
Par: Alexandre Brouillard

Michel Léveillé, citoyen de Saint-Gérard-Majella et instigateur de la pétition contre le projet d’agrandissement du centre de services municipaux, figure parmi les personnes qui ont reçu une mise en demeure de la part de la municipalité. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Le conseil municipal de Saint-Gérard-Majella a mandaté le groupe Therrien Couture Joli-Cœur d’envoyer des mises en demeure à des citoyens, estimant que leurs actions d’opposition à l’égard du projet d’agrandissement du centre de services municipaux équivalent à de l’intimidation, à du harcèlement et à de la désinformation.

Dans un extrait du procès-verbal de la séance ordinaire du conseil municipal de Saint-Gérard-Majella du 1er mars, signé par la directrice générale, Anny Boisjoli, on peut lire que la municipalité déplore « que certains opposants ne cessent de transmettre des courriels, des plaintes et des pétitions d’intimidation aux élus, aux citoyens et à la directrice générale. […] Les courriels et lettres des opposants au projet constituent du harcèlement et de l’intimidation à l’égard de la directrice générale, de certains citoyens et même, à l’égard des élus. […] Cette situation nuit au travail des employés municipaux ».

Rappelons que face à ce projet d’agrandissement, une importante opposition citoyenne s’était mise en branle, lors des derniers mois. Une pétition signée par 59 citoyens de la municipalité, avait été présentée au conseil municipal le 1er février dernier.

Le maire de Saint-Gérard-Majella, George-Henri Parenteau, assure que des actions d’intimidation ont été perpétrées à l’endroit de Mme Boisjoli. « Une voiture l’a poursuivie, à quelques reprises, à la sortie de son bureau. Nous l’avons constaté à l’aide de caméras de surveillance. Elle a eu vraiment peur! Si bien que la Sûreté du Québec (SQ) a dû intervenir et que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) a été avisé de la situation », assure-t-il.

En plus du harcèlement et de l’intimidation, la municipalité affirme que « les opposants ont transmis des courriels à des dizaines de citoyens afin de solliciter leur appui et que certains citoyens s’adressent à la municipalité pour faire cesser cette situation ».

« Ce ne sont pas seulement les élus et les employés municipaux qui sont exaspérés par l’opposition face au projet, ce sont aussi des citoyens qui se sentent harcelés. Cette situation doit cesser », déclare M. Parenteau.

Des visions de la situation aux antipodes

Michel Léveillé, citoyen de Saint-Gérard-Majella et instigateur de la pétition, est parmi les personnes qui ont reçu une mise en demeure de la part de la municipalité. « Je trouve que la réaction de la municipalité est démesurée! Ça devient presque effrayant que plusieurs citoyens reçoivent des mises en demeure. Nous voulons seulement que notre opinion soit entendue par les élus », soutient-il.

Dans une des mises en demeure, dont le journal a obtenu copie, on peut lire que les actions de la personne visée contribuent à la « transmission d’informations inexactes à la population relativement au projet d’agrandissement de la salle du centre communautaire afin de nuire à la réalisation du projet ».

« Je ne comprends pas! Je mets seulement en pratique mon droit de citoyen. J’ai pris toute l’information dans les bulletins majellois et dans les séances du conseil. Je ne vois pas où sont les informations inexactes », déplore M. Léveillé.

M. Parenteau croit que les citoyens qui ont reçu des mises en demeure ont dépassé les limites. « Les actions de certains opposants sont démesurées. Le conseil municipal mène le projet d’agrandissement selon les règles. Nous sommes actuellement en appel d’offres et comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, si le montant de l’agrandissement excède notre subvention, nous n’irons pas de l’avant avec le projet », affirme-t-il.

Michel Léveillé se dit abasourdi et admet que la situation prend une tournure qu’il ne croyait pas possible. « Maintenant, lorsqu’on pose des questions au conseil municipal, nous n’avons pas de réponses. Avec les mises en demeure, ils vont à l’encontre de la démocratie », conclut-il.

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