29 mars 2016 - 00:00
Plamondon secoué par la mort de Jean Lapierre
Par: Louise Grégoire-Racicot
Jean Lapierre est décédé le 29 mars, aux îles-de-la-Madeleine. | Photo: TC Média - archives

Jean Lapierre est décédé le 29 mars, aux îles-de-la-Madeleine. | Photo: TC Média - archives

La nouvelle de la mort du commentateur politique Jean Lapierre a assombri la journée du député Louis Plamondon qui l’a bien connu pour avoir cofondé avec lui et cinq autres députés, le Bloc Québécois en 1990, à Sorel.

« C’est terrible comment on peut partir vite, soudainement », a réagi le député Plamondon en se référant à l’écrasement d’un l’avion à bord duquel M. Lapierre avait pris place quelques heures plus tôt à destination des Îles-de-la-Madeleine.

« J’ai côtoyé longtemps Jean Lapierre, lui qui avait été un des rares libéraux à avoir évité la vague Mulroney en 1984, après avoir été ministre pendant un mois dans le cabinet Turner. Il était dans l’opposition comme moi en 1984. Il a rejoint le Bloc en 1990, déçu de l’élection de Jean Chrétien à la tête des libéraux. »

Jean Lapierre n’était pourtant pas souverainiste, se rappelle-t-il. « Il croyait plutôt que par des pressions sérieuses, on pourrait changer le fédéralisme. On ne le sentait pas à l’aise quand le Bloc faisait une sortie. C’était un réformiste de constitution. Il voulait une meilleure distribution des pouvoirs. Pas un souverainiste ou un fédéraliste traditionnel. Mais il pensait comme Robert Bourassa ou Jean Allaire. D’ailleurs, ils étaient très proches. La preuve, c’est qu’il est retourné avec les libéraux quand Paul Martin a été élu chef du parti. »

Un très habile politicien

De tous les politiciens qu’il a fréquentés, Jean Lapierre était celui qui avait le meilleur sens du « clip », dit M. Plamondon.

« Dans l’opposition, il pouvait aussi bien ridiculiser quelqu’un par une phrase que le glorifier. Cela pouvait être dangereux mais aussi fort habile. »

Pourtant l’homme avait aussi du contenu, poursuit-il. « Il aimait débattre et se préparait bien pour le faire. »

Mais en 1992, avec l’Accord de Charlottetown, un projet de réforme constitutionnelle qui a avorté, il s’est retiré disant ne plus avoir le goût de faire de la politique. Il est allé travailler à la radio.

« Puis on l’a vu partout, dans les congrès libéraux, souverainistes ou fédéralistes et caquistes. Tous le saluaient parce qu’ils le respectaient. »

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