19 septembre 2019 - 12:08
Pensées électorales pêle-mêle
Par: Deux Rives

Reynald Bergeron, chroniqueur politique, se prononce sur le début de la campagne électorale fédérale dans le comté.

Les élections fédérales du 21 octobre ont été enfin officiellement déclenchées. Nous verrons donc d’autres images que celles d’Andrew Scheer et son plan pour le Québec ainsi que celles de Justin Trudeau qui choisit d’avancer dans un autobus. (On verra peut-être le climatosceptique Maxime Bernier sur une banquise affirmant que cet iceberg fond à cause des ours polaires en rut.) Voici donc quelques réflexions (peu approfondies) sur la question.

Depuis longtemps, les médias de notre région, CJSO et Les 2 Rives, interdisent à leurs journalistes et chroniqueurs de prendre position durant une campagne électorale. Nous n’avons pas la liberté du blogueur Jocelyn Daneau qui a prédit dès juillet la victoire du député sortant ni celle des chroniqueurs des médias nationaux comme Luc Ferrandez qui affirmait en août que les libéraux de Trudeau seraient reportés au pouvoir. La règle appliquée par nos médias a beau en frustrer plusieurs, on doit reconnaître qu’elle a un certain mérite puisque copiée à un haut niveau. Le 4 septembre dernier, François Legault n’interdisait-il pas à ses députés, ministres et à tous les employés de son parti de participer et de prendre position à l’élection à venir?

Cette directive aura un impact particulier chez nous. Notre député provincial Jean-Bernard Émond a été appuyé, guidé et soutenu par son frère, Pierre-André lors de son élection en 2018, alors que fera-t-il pour lui retourner l’ascenseur? Osera-t-il défier son chef et laisser libre court à sa reconnaissance pour l’aide reçue et exprimer son esprit de famille? Ou Jean-Bernard Émond se cachera-t-il derrière la directive de son chef pour refuser d’appuyer son frère? Le parti ou la famille, qui doit passer en premier? Quoi qu’il en soit, à l’avance, souhaitons à Jean-Bernard de joyeuses rencontres de Noël soit dans son parti soit dans sa famille.

L’organisation de la candidate libérale Nathalie Rochefort annonçait récemment qu’il n’y aura pas de local électoral dans notre coin du comté. Longtemps pressenti pour être à nouveau candidat, Claude Carpentier défait en 2015 a été écarté par les instances libérales supposément pour des dettes impayées. Les coffres du parti sont-ils si dégarnis pour ne pas être en mesure de payer pour un local dans le Bas-Richelieu? Un local électoral permet aux militants de se rencontrer, d’échanger, de faire du pointage, d’inviter les électeurs à venir poser leurs questions et de permettre aux indécis d’avoir un point de chute pour obtenir des informations. Y a-t-il d’autres facteurs que des raisons économiques pour justifier cette décision? Faire de la politique autrement? Nous prendre pour acquis? Ou abandon de tout espoir de gagner ici et consacrer des ressources limitées ailleurs? Fions-nous à la candidate pour donner une réponse bien recherchée.

Je ne connais personne de plus susceptible qu’un candidat en campagne électorale. Mon implication dans les médias depuis 1992 a enrichi mes souvenirs d’un nombre impressionnant d’exemples… que je partagerai sûrement un jour. Cette susceptibilité provoque souvent des situations loufoques. Ainsi le 18 octobre prochain, à trois jours du vote, comme Azimut présente le spectacle Boisjoli chante Plamondon, y aura-t-il un candidat qui déposera une plainte au DGE pour publicité déloyale? Je n’en serais pas surpris.

Aucun candidat du NPD à cette élection chez nous… pour l’instant. Pourtant, depuis 1984, année de la première élection du député actuel, la course ayant connu le résultat le plus serré, une petite majorité de 1341 voix pour M. Plamondon, lui qui est habitué à des majorités de 8000 voix et plus, a mis en vedette en mai 2011 l’inoubliable candidate du NPD Krista Lalonde. Il est vrai que c’était l’année de la vague orange de Jack Layton. À cause de nos racines ouvrières, de la force de nos syndicats, le NPD mériterait d’être sur les rangs. Les problèmes du parti doivent être ailleurs.

Louis Plamondon, député depuis 35 ans, 76 ans bien sonnés, a réuni plus de 500 personnes par un beau samedi de septembre pour son investiture. Où puise-t-il son énergie et pourquoi se représente-t-il plutôt que de se retirer dans la gloire? Voilà des questions que ses adversaires et bien des électeurs lui poseront durant la campagne.

Place maintenant aux interventions plus sérieuses.

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