20 juin 2017 - 00:00
Pas question de jouer dans la rue, décrètent les maires
Par: Louise Grégoire-Racicot
Les jeunes de toutes les générations ont joué dans la rue. | Photo TC Média - Pascal Cournoyer

Les jeunes de toutes les générations ont joué dans la rue. | Photo TC Média - Pascal Cournoyer

Les maires de la MRC de Pierre-De Saurel ne permettront pas l’implantation du programme « Jouons dans la rue », comme il en avait été question à l’automne.

C’est ce qu’a confirmé leur préfet, Gilles Salvas.

Les maires reconnaissent que le jeu libre dans la rue (ballon panier, hockey, soccer, etc.) peut encourager les jeunes à adopter de saines habitudes de vie et promouvoir l’activité physique.

« Mais ils y voient aussi une occasion qui pourrait nourrir des conflits entre voisins. Ce qu’ils veulent éviter à tout prix », a remarqué M. Salvas.

Plusieurs contraintes

Selon les maires, l’implantation d’un tel programme peut s’avérer très contraignant à implanter.

« Tous les voisins d’une même rue doivent acceptent que des enfants jouent dans la rue, avec ce que cela peut entrainer de bruit et de va-et-vient que certains ne toléreraient pas. Et cela réduit la vitesse de ceux qui y circulent », ajoute M. Salvas.

Il faudrait déterminer les rues dites de jeu libre, changer les règlements de circulation et de vitesse dans ces secteurs, dicter les comportements des jeunes joueurs. Et y installer des affiches rappelant le statut de la rue, énumère le préfet.

Enfin, les municipalités devraient amender leurs règlements de circulation et définir les infractions qui en découleraient, a poursuivi M. Salvas.

Des parents pourraient aussi être déçus que le jeu libre soit interdit à proximité de chez eux, mais ne le soit pas dans une rue voisine.

« Il est difficile de satisfaire tout le monde dans ces conditions », a commenté le préfet.

Aujourd’hui, le jeu libre est toléré, dit-il. Il faudrait appliquer plus strictement cette règle hors des zones protégées.

« Certains pourraient se demander pourquoi cette rue et pas la nôtre? Ils pourraient même se sentir traités de façon inégale », a commenté M. Salvas.

Peu de demandes

Enfin, peu ou pas de personnes ont réclamé un tel règlement, a-t-il révélé. « Même la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel n’a pas reçu d’autres demandes que celle déposée l’an dernier par un couple de résidents, à la suite de la plainte logée contre leurs fils par un voisin incommodé par leur habitude de jouer dans la rue. »

Le comité de sécurité, rapporte M. Salvas, en a examiné les avantages et inconvénients et n’a pas adopté un tel règlement.

Ainsi quiconque jouera dans la rue continue de commettre une infraction, rappelle-t-il. Libre aux policiers d’intervenir s’ils le jugent à propos.

La CAQ a gagné la cause de « Jouons dans la rue »

Les maires de la région ont renoncé à autoriser le jeu libre dans la rue au moment même où la Coalition Avenir Québec (CAQ) a obtenu du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, qu’il laisse aux municipalités le soin de trancher cette question à leur guise.

@R:Jusqu’ici, a expliqué le porte-parole de la CAQ dans Richelieu, Jean-Bernard Émond, cette règle relevait du Code de la sécurité publique et était la même pour tous: ces jeux étaient interdits partout et tout le temps.

Chaque municipalité sera libre de trancher cette question à sa guise, décrit M. Émond.

Pour ce faire, la CAQ et son député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, ont réussi à faire adopter un amendement à l’intérieur du projet de loi 122 sur l’autonomie municipale.

Ce droit d’autoriser le jeu libre entrera en vigueur dès l’adoption de la loi 122, dit-il.

M. Émond voit d’un bon oeil cette autorisation. « Je suis toujours réjoui de voir des jeunes jouer au hockey dans la rue plutôt que de rester devant leur ordinateur ou tablette. Pour le moment, les élus de la MRC semblent s’en laver les mains. C’est pourtant un bon message à envoyer aux jeunes que de les encourager à jouer dehors avec leurs amis en toute sécurité. À développer de saines habitudes de vie. Il est souhaitable qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments après les élections », espère-t-il.

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