14 janvier 2020 - 13:11
Ouverture d’esprit indispensable
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

Les élus municipaux de Sorel-Tracy ont bien entamé 2020 en officialisant leur intention d’ériger un complexe sportif et récréatif de 28 M$, place des Loisirs, attenant au curling Aurèle-Racine.

Fort intéressant concept (piscine semi-olympique, terrain intérieur synthétique, piste de course à pied, etc.) dont on rêvait depuis 2012, alors que la Ville n’avait pu recevoir les Jeux d’hiver du Québec, faute de plateaux sportifs adéquats.

En exposant clairement son projet et en invitant ses citoyens à contribuer à sa réalisation, le conseil est transparent.

Sans doute a-t-il retenu la leçon apprise par un conseil précédent, lors du référendum portant sur la transformation d’une partie de la rue Augusta en allée piétonnière. N’eût été de croquis publiés à la dernière minute suggérant l’allure que prendrait ce bout de rue, jamais le conseil d’alors n’aurait pu gagner ce référendum et procéder!

Pouvoir se représenter ce qu’un concept suggère est essentiel dans la décision de lui emboiter le pas. Déjà la Ville a publié des croquis de son projet dans son dernier bulletin municipal. Elle a inscrit sur son site Internet les grandes lignes du projet et répond à des questions fréquemment posées. Elle y a aussi joint une vidéo.

Voilà qui aidera les citoyens à mieux évaluer la faisabilité du projet. Pas certaine qu’il fera l’unanimité. Il y en aura toujours pour privilégier la diminution de la dette ou pour exiger que seuls les utilisateurs en soient les payeurs. Ou d’autres qui trouveront que le projet n’a pas assez ou trop de fenêtres, de trop petites ou de trop grandes salles. Que l’on devrait le doter de courts de tennis et d’un aréna, etc.

Mais il importe avant tout qu’ils sachent à la fois comment les élus ont évalué les besoins des citoyens et leurs moyens d’y répondre, la faisabilité du projet, les avantages de se doter d’une telle infrastructure et les désavantages de s’en priver. Comme ils doivent aussi prouver comment ce projet complètera les services existants et en assurera une meilleure synergie.

À cet égard, il serait sage que le conseil démontre bien ce qu’il nomme la fin de vie utile de la piscine Laurier-R.-Ménard. Oui, il affirme vouloir en conserver la structure – signée par l’architecte Jacques Racicot à qui elle a récemment voulu rendre hommage. Cette rencontre citoyenne est un moment propice pour recevoir et/ou donner des aperçus de sa vocation future intégrée.

Et si les citoyens emboitent le pas au projet, ils devront s’en faire les fiers promoteurs. Auprès des leurs d’abord. Auprès des décideurs ensuite. Car la Ville a déjà clairement affirmé que le projet ne se réalisera que s’il reçoit d’importantes subventions. Sa demande sera déposée sous peu à Québec. Elle cherche aussi, auprès de partenaires éventuels, un appui financier pour en assurer la concrétisation.

Un de ces partenaires possibles est la MRC de Pierre-De Saurel, via une entente supralocale qui repose sur le principe du partage des coûts entre municipalités dont les citoyens sont des utilisateurs potentiels. Sachant les tensions des derniers mois – à la suite du refus de Sorel-Tracy de partager certaines dépenses touchant la culture et l’agriculture – il faut espérer que les maires de la région sauront se rallier à ce projet qui profitera à leurs citoyens, ajoutant aussi un attrait auprès d’éventuels résidents.

Voilà un projet de taille qui, s’il est mené avec doigté, ouverture et transparence, saura rallier la région au plaisir et à la fierté de poser ensemble des jalons avantageux pour tous ceux qui profiteront de ces nouvelles installations pour mieux s’accomplir!

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