13 octobre 2020 - 14:06
« On est chanceux de pouvoir encore jouer » – Harold Turbide
Par: Jean-Philippe Morin

Les Polypus juvéniles étaient excités de fouler un terrain de football pour disputer une partie de saison régulière, le 5 octobre dernier. Photo Yan Gadoury

Les entraîneurs des Polypus ont usé de créativité afin de faire jouer leurs jeunes joueurs assoiffés de fouler le terrain de football.

Alors que Football Québec a annoncé, le 1er octobre dernier, qu’il suspendait toute les activités à travers la province jusqu’au 28 octobre, l’organisme s’est rétracté le lendemain en annonçant que la mesure était valable seulement en zone rouge. Or, la partie devant opposer les Polypus de Sorel-Tracy au Drakkar de la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, à Saint-Hyacinthe, le 2 octobre, a été annulée la veille en raison de la directive de Football Québec, même si les deux villes sont en zone orange.

« Quand on a su que c’était seulement en zone rouge que c’était annulé, j’ai appelé le coach de Saint-Hyacinthe, mais on ne pouvait plus jouer vendredi soir. Je lui ai alors dit que lundi, je serais prêt à les accueillir ici, mais ça n’a pas fonctionné. Je lui ai donc proposé d’aller jouer chez eux! Un lundi soir, après l’école… Deux coachs du Cégep de Saint-Hyacinthe sont venus arbitrer puisqu’il manquait des arbitres. C’est une première, mais la situation particulière exige des mesures particulières pour faire jouer nos p’tits gars! », raconte l’entraîneur-chef Harold Turbide.

Le match s’est finalement soldé par une victoire de 29-16 des Polypus de Sorel-Tracy dans un match intense et physique.

« C’était un match pour hommes! Du football à neuf joueurs, ça reste du football… Les gars ont peut-être des bobos aujourd’hui, mais ils sont heureux d’avoir joué au football. Notre paie, c’était de voir leur sourire lorsqu’ils étaient sur le terrain, parce que chaque fois qu’ils y mettent le pied, ce pourrait être la dernière fois cette année. On est chanceux de pouvoir encore jouer », avance M. Turbide.

Le deuxième match contre cette formation s’est déroulée le vendredi 9 octobre, sur le terrain de l’école secondaire Fernand-Lefebvre. Les Polypus l’ont de nouveau emporté, cette fois 18-8, dans un autre match physique.

De leur côté, les Polypus cadets ont facilement vaincu les représentants de l’école secondaire Saint-Joseph par la marque de 89-6, le 3 octobre à Saint-Hyacinthe. Mais ils se sont avoués vaincus 41-13 le 10 octobre, contre les Griffons de PGO (Marieville), à Sorel-Tracy.

Une semaine à la fois

Difficile de dire à l’heure actuelle si les Polypus pourront jouer au football jusqu’à la fin de la saison, qui devrait se terminer dans quelques semaines.

« On y va une semaine à la fois. On peut jouer contre Marieville, Saint-Hyacinthe et Valleyfield seulement, mais pas les autres équipes puisqu’elles sont en zone rouge comme Belœil ou Candiac, ou elles sont dans une autre région, comme Granby qui fait partie de l’Estrie. On sait que la saison peut arrêter à tout moment, alors je dis aux gars de profiter de chaque moment sur le terrain parce que ça peut être le dernier », soulignait Harold Turbide, la semaine dernière.

L’entraîneur des Polypus a même approché une équipe civile de Drummondville, c’est-à-dire ne faisant pas partie du système scolaire, qui serait prête à jouer contre les Polypus en dernier recours.

« On envisage même de séparer notre équipe en deux et jouer un match intra-équipe. C’est le pire des scénarios, mais il faut l’envisager. Je leur dis parfois : vous ne comprenez pas tout ce qu’on fait pour que vous puissiez jouer! », ricane-t-il.

« Beaucoup de gars se sont entraînés cet été, ils ont pris ça à cœur. Des gars de secondaire 5 qui espéraient se faire voir par des recruteurs collégiaux. Ça vaut la peine de mettre tous ces efforts pour permettre à tous les joueurs de profiter du moment et jouer au football », conclut Harold Turbide.

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