6 juillet 2021 - 12:32
Le gardien sorelois revient en entrevue sur la défaite des Golden Knights face aux Canadiens
« On a manqué d’opportunisme » – Marc-André Fleury
Par: Jean-Philippe Morin

Même si la série contre les Canadiens ne s’est pas terminée comme il l’aurait voulu, Marc-André Fleury a tout de même effectué de beaux arrêts, dont celui-ci contre Joel Armia. Photo capture d’écran/NHL.com

Marc-André Fleury a accordé une entrevue au légendaire gardien de but Martin Brodeur lorsqu’il a reçu son trophée Vézina, le 29 juin. Photo capture d’écran/NHL.com

Plusieurs pointent du doigt son erreur lors du match #3 contre les Canadiens, en demi-finale de la Coupe Stanley. Or, Marc-André Fleury refuse de parler d’un élément déclencheur dans cette série. Le gardien de but sorelois aborde plutôt un ensemble de facteurs qui ont contribué à la défaite en six matchs des Golden Knights de Vegas.

« On a manqué d’opportunisme et eux, au contraire, ils ont profité de leurs chances. Ils fermaient le jeu en zone neutre, ça ne nous donnait pas beaucoup d’espace. En attendant leurs chances en zone neutre, ils profitaient de beaucoup d’échappées », analyse celui qu’on surnomme « Flower » à Las Vegas.

La série a pourtant bien démarré pour les Golden Knights, qui ont dominé le jeu pour l’emporter 4-1 dans le premier match. Par la suite, il a été difficile pour eux de reprendre leur rythme.

« Rendu à ce temps-ci de l’année, ce sont toutes de bonnes équipes et ça se joue par pas grand-chose. On a bien joué dans d’autres games, mais ils n’ont pas donné de but en désavantage numérique. Un but ici et là de notre côté en powerplay aurait peut-être fait la différence », constate Marc-André Fleury.

Le fait d’affronter les Canadiens de Montréal n’a pas amené d’excitation particulière au cerbère sorelois. « Ç’aurait peut-être été différent hors COVID, mais quand on venait à Montréal, on était dans une sorte de bulle fermée, alors on allait seulement à l’aréna ou à l’hôtel. On n’a pas vu notre famille, ni nos amis. Pour ma part, je ne suis pas sur les réseaux sociaux, je n’écoute pas les nouvelles, alors je ne ressentais pas de pression supplémentaire. C’est sûr que maintenant que c’est terminé, j’en entends un peu plus parler! », souligne-t-il.

Une erreur coûteuse

Le Sorelois a accepté de revenir sur sa bourde qui a coûté la victoire à son équipe lors du match #3 de la série. Lors d’une manœuvre de routine derrière son filet, Fleury a joué la rondelle sur la bande, mais elle a ricoché contre son bâton et son patin, puis elle s’est retrouvée devant le filet. Josh Anderson a profité d’une cage béante pour égaler la marque 2-2 en fin de rencontre, qui a finalement été remportée par les Canadiens en prolongation.

Questionné à savoir si cette erreur lui trottait toujours dans la tête après la série, le Sorelois est catégorique. « Pas du tout, répond-il. J’ai joué la rondelle autour de mon but toute l’année et je n’ai pas fait d’erreur comme ça une seule fois. C’est une bête erreur, je l’ai mise derrière moi et je suis passé à autre chose. Je ne peux pas y repenser longtemps, surtout pas en séries. »

Après cette rencontre, l’entraîneur-chef des Golden Knights, Peter DeBoer, a alterné ses gardiens par la suite. Robin Lehner a disputé les matchs #4 et #6, tandis que Fleury a joué le match #5. Le Sorelois a d’ailleurs apprécié le soutien et l’aide de son coéquipier tout au long des séries.

« Notre relation a grandi au cours de la dernière année et demie. Tout ce qu’on voulait, c’est que l’équipe gagne, peu importe qui goale. Même si c’est plus le fun jouer, c’est tout ce qui compte à la fin », martèle-t-il.

Le Sorelois prendra de petites vacances avant de revenir au Québec avec sa famille pour quelques semaines. Il sera de retour à Las Vegas vers la fin août pour le début des classes de ses enfants.

Un premier Vézina en carrière

Malgré une fin qu’il aurait espéré différente en séries, il ne faut pas oublier que Marc-André Fleury s’est grandement démarqué en raison régulière. Il a profité de la blessure de Robin Lehner pour s’imposer comme véritable gardien de but numéro un.

Non seulement il a gardé son filet, mais il a joué une de ses meilleures saisons à vie, comme en fait foi sa fiche de 26-10-0, sa moyenne de buts alloués de 1,98 et son pourcentage d’arrêts de ,928. Cette campagne hors du commun lui a valu sa première nomination pour le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la saison. Il a finalement remporté le prestigieux trophée le 29 juin, devant Andrei Vasilevskiy et Philipp Grubauer, grâce entre autres à 14 votes de première place.

En entrevue avec le membre du Temple de renommée Martin Brodeur le soir de la remise du trophée, Fleury, fidèle à lui-même, a donné du crédit à son entourage. « J’ai eu d’excellents coéquipiers devant moi, ça aide. Les entraîneurs m’aident aussi dans mon jeu. Le secret, c’est d’aimer le jeu, avoir une passion et avoir du plaisir à jouer au hockey. Je suis chanceux de pouvoir encore jouer », a-t-il dit.

Il a aussi pris le temps de remercier, en anglais, les partisans et l’organisation, puis en français, sa famille et ses amis pour leur support tout au long de cette saison particulière.

Rappelons qu’à la fin de la saison régulière, Fleury a aussi mis la main, avec Robin Lehner, sur le trophée Jennings remis au duo de gardiens ayant maintenu la plus faible moyenne de buts alloués par match (2,21).

Il veut revenir à Vegas

En 2021-2022, Fleury en sera à sa dernière année de contrat de trois ans d’une valeur de 21 M$. Cette belle relation avec Lehner jumelée à sa bonne saison de cette année et au succès des Golden Knights dans les dernières années le motivent à connaître une bonne cinquième campagne à Las Vegas.

« J’adore les gars, l’équipe et la ville. Ma famille est très bien ici. On ne sait jamais ce qui arrive pendant l’été avec les transactions et tout, mais je veux demeurer ici jusqu’à la fin de ma carrière », conclut le #29 en entrevue.

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