25 juin 2015 - 00:00
« Nous sommes dans nos derniers recours » – Nathalie Nadeau
Par: Julie Lambert
Les CPE et garderies subventionnées de la région ont dû faire des choix difficiles après l’annonce de compressions de 74 M$ par le gouvernement du Québec, le 21 juin dernier. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Les CPE et garderies subventionnées de la région ont dû faire des choix difficiles après l’annonce de compressions de 74 M$ par le gouvernement du Québec, le 21 juin dernier. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Plusieurs centres de la petite enfance (CPE) et garderies subventionnées de la région ont eu des décisions difficiles à prendre cette semaine après l’imposition par Québec de compressions gouvernementales de 74 M$.

Le ministère de la Famille imposera une réduction de 2,95% du budget de fonctionnement aux CPE, soit un montant de 36,9 M$ pour 2015-2016. Le gouvernement libéral ira aussi chercher 12,3 M$ dans les surplus accumulés.

Les budgets des bureaux coordonnateurs des CPE seront coupés de 2,3 M$ tandis que les garderies privées subventionnées subiront des compressions dans le fonctionnement de 22 M$.

« Le but du gouvernement est que tout le monde participe à l’effort budgétaire. Les gestionnaires pourront regarder si leurs dépenses sont trop élevées et voir si elles sont vraiment justifiées », souligne la porte-parole du ministère de la Famille, Nadia Caron.

Le personnel écope

La directrice du CPE La Petite Marine, Nathalie Nadeau s’attendait à devoir faire des choix. Elle avait même déjà rencontré son personnel et aussi le syndicat pour parler de la possibilité d’ouvrir leur convention collective.

Les choix se feront sentir surtout au niveau du personnel, déplore Mme Nadeau. Parmi les mesures qu’elle devra prendre, on compte une diminution des heures des éducatrices pour la planification, un horaire de travail passant de quatre à cinq jours et la diminution des groupes lorsque le nombre d’enfants ne sera pas assez élevé.

« Nous avons eu une belle réceptivité de notre personnel. Il comprend que nous ne faisons pas cela pour le plaisir. On coupe dans le travail de base au détriment de l’adulte. Ce travail est devenu une vocation. Il faut y croire pour accepter de diminuer les conditions. Nous sommes actuellement dans nos derniers recours », souligne Mme Nadeau.

Du côté du CPE La Marelle, sa directrice Isabelle Guay avait déjà commencé à prendre elle aussi des décisions pour faire face aux coupures. Le seul impact actuellement envisagé est la diminution des heures des éducatrices pour le temps pédagogique.

« Je vais offrir des heures seulement aux titulaires de groupe. Les remplaçantes et les employés en rotation n’en auront pas ou seulement pour des projets spécifiques. C’est comme une coupure de poste, mais on doit faire avec et on assume nos choix. On ne touche pas aux besoins des enfants et ils ne manqueront de rien », explique-t-elle.

La directrice du CPE Les Marguerites, Lucie St-Germain, ne sait pas encore ce qu’elle fera au cours des prochains mois. Pour le moment, sa directrice adjointe est en congé et elle ne la remplacera pas pour pallier ces compressions budgétaires.

« Cela fait en sorte que j’assume le surplus de travail. À son retour, on devra réévaluer les choses pour avoir une saine situation financière. On y va au jour le jour. Les décisions n’ont rien changé au CPE, donc les parents ne sont pas inquiets pour ça. Ils le sont plutôt pour l’augmentation des tarifs », conclut Mme St-Germain.

image
image