9 juillet 2020 - 19:06
Neuf des douze maires dénoncent un « blocage » à la MRC de Pierre-De Saurel
Par: Jean-Philippe Morin

Les 12 maires ont tenu une dernière rencontre virtuelle à la MRC de Pierre-De Saurel, le 8 juillet, mais il n’a nullement été question de la chicane municipale qui perdure. Photo capture d’écran

Neuf des douze maires de la MRC de Pierre-De Saurel se sont exprimés publiquement afin que les membres du Conseil s’engagent tous à débloquer la situation qui empêche la MRC de fonctionner normalement, plaident-ils.

Dans un communiqué de presse conjoint envoyé jeudi après-midi, ils ont dit se montrer favorables à la création d’un fonds régional d’investissement dans de grands projets régionaux constitué à partir de sommes provenant des bénéfices créés par le Parc Éolien Pierre-De Saurel et du nouveau Fonds Régions Ruralité, provenant du gouvernement du Québec. Le tout afin de démontrer leur volonté de travailler ensemble au développement de la région, avancent-ils.

Seuls les maires de Sorel-Tracy Serge Péloquin, de Saint-Roch-de-Richelieu Alain Chapdelaine et de Saint-Ours Sylvain Dupuis ne signent pas le communiqué de presse.

Le préfet de la MRC, Gilles Salvas, rappelle que tous les membres du Conseil de la MRC, c’est-à-dire les 12 maires et mairesse de la région, doivent jouer « leur rôle régional et ont été capables de transcender leurs intérêts locaux », comme le rappelle l’Institut pour la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) dans son rapport déposé à la MRC en juin 2019.

Les maires se prononcent

« Notre responsabilité, à la MRC, c’est de travailler ensemble au développement de la région. Comment peut-on faire ça si on est chacun dans notre coin? », demande le préfet-suppléant et maire de Saint-Joseph-de-Sorel, Vincent Deguise.

« Nous nous attendons à du leadership de la part du maire de la ville-centre, Serge Péloquin, pas une à prise de contrôle. Nous sommes prêts à travailler avec lui, mais il doit vouloir travailler avec nous », ajoute le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin.

« Je n’arrive pas à comprendre qu’on cherche à se départir de tout ce qui a été mis en place pour tout le territoire de la MRC, en particulier depuis les 15 ou 20 dernières années. Je pense évidemment, entre autres, à la politique culturelle. Une région ne peut pas se développer sans que tout le monde mette l’épaule à la roue. Quel est le signal qui est donné actuellement à toute la population? », s’inquiète la mairesse de Yamaska, Diane de Tonnancourt.

« Comment Sorel-Tracy peut être une ville-centre si son maire ne veut pas travailler avec les municipalités qui l’entourent? Je me demande bien ce que les commerçants de Sorel-Tracy pensent des positions de leur maire. En plus, avec une équipe dévouée et compétente et des revenus importants provenant du seul parc éolien 100 % communautaire au Québec, on a tout ce qu’il faut pour avancer, à la MRC. Il faut utiliser tout ce qu’on a pour investir dans des projets régionaux en concertation avec nos partenaires », souligne le maire de Saint-David, Michel Blanchard.

« Nos partenaires attendent notre signal. Une région ne peut pas fonctionner si son leadership politique est divisé. Mais nous avons vraiment besoin de nous libérer du blocage actuel et nous concentrer sur ce que nous avons à faire ensemble pour la région », ajoute le maire de Massueville, Denis Marion.

Michel Aucoin, maire de Sainte-Victoire-de-Sorel, se dit préoccupé pour sa part par l’abandon du Plan de développement de la zone agricole (PDZA). « Un gros travail a été fait avec pas mal tout le monde pour se donner un plan réaliste qui vise le développement de la zone agricole, qui d’ailleurs pourra contribuer au succès de la zone industrialo-portuaire de Sorel-Tracy. Il faut revenir au plan initial et le réaliser. Mais on ne pourra pas y arriver chacun de notre bord. »

« Je pense que l’idée de créer un fonds à même les revenus du Parc Éolien serait un bon moyen de réinvestir dans le développement de la région et de repartir dans la bonne direction », ajoute pour sa part Denis Benoit, maire de Saint-Aimé.

Le maire de Saint-Gérard-Majella, Georges-Henri Parenteau, partage le point de vue de ses collègues. « On ne peut pas aller de l’avant quand c’est bloqué comme ça. Il faut qu’on avance. »

« La situation a assez duré, il faut débloquer la situation. Concentrons-nous sur le devoir que nous avons tous de travailler ensemble pour toute la population de la MRC de Pierre-De Saurel. C’est ça la mission de la MRC », conclut le préfet, Gilles Salvas.

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