29 janvier 2019 - 09:05
Traversier fermé pendant plusieurs jours la semaine dernière
L’étude sur la mobilité au sommet des priorités des élus
Par: Jean-Philippe Morin

Le traversier bloqué pendant trois jours la semaine dernière a fait ressortir l'urgence d'une étude sur la mobilité dans la grande région de Sorel-Tracy. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Chaque hiver, lorsque la traverse cesse ses opérations pendant quelques jours en raison de la glace qui se forme sur le fleuve Saint-Laurent, plusieurs citoyens réclament un pont reliant les rives nord et sud. Tous les élus de la région sont unanimes : l’étude sur la mobilité demandée par la Ville de Sorel-Tracy, la MRC de Pierre-De Saurel et le député Jean-Bernard Émond est plus qu’urgente.

Du 21 janvier à 11 h 15 jusqu’au 24 janvier à 13 h 30, les deux traversiers étaient accostés au quai et aucun départ n’était donné, le temps que les trois brise-glaces de la Garde côtière travaillent à leur faire un chemin. Un embâcle de 13 km s’était formé en bordure du lac Saint-Pierre.

Plusieurs citoyens des deux côtés de la rive ont dû emprunter un détour via le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine à Montréal ou le pont Laviolette à Trois-Rivières. Sur les réseaux sociaux, la grogne était visible chez plusieurs d’entre eux.

« Un autre 2 h 30 de route à faire pour se rendre au travail… Est-ce qu’ils vont comprendre un jour qu’il faut un pont?! », a lancé Catherine Perron, sur la page Facebook du journal.

« Ça n’a pas de bon sens… Une navette devait être offerte aux gens qui ont leur passe d’étudiants et travailleurs! Deux à trois départs par jour… Ça met des gens dans le trouble d’autant plus que la route est dangereuse et longue via Trois-Rivières! », a écrit une autre internaute, Stéphanie Beaulieu.

Des solutions sur la table?

Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, se dit conscient de la grogne des citoyens. Depuis plus d’un an, le dossier de la mobilité a été transféré à la MRC de Pierre-De Saurel. Selon lui, la Ville a tout fait ce qu’elle avait à faire, dont acquérir les terrains pour recevoir un pont, et presse les instances de s’asseoir pour discuter.

« Le projet d’étude de mobilité est essentiel. Il faut avoir ce document pour avoir de la crédibilité auprès du ministère des Transports. Avec cet outil, ce sera clair, on saura ce qu’on a besoin. Il faut toutefois que ça bouge à la MRC pour que le dossier avance. Nous, on veut que ça avance, mais il faut avoir le pouvoir de l’intention pour ça et c’est dans la cour de la MRC depuis plus d’un an », souligne le maire de Sorel-Tracy.

Le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas, souligne qu’un comité sera formé à son retour de vacances. Il compte en parler à ses collègues maires le 6 février, en rencontre de travail.

« C’est urgent de mettre en marche le processus pour avoir une étude de fluidité, souligne M. Salvas. C’est cette étude qui va déterminer par quoi on devra commencer. Si c’est un pont, je pousserai dans cette direction, mais c’est l’étude qui le dira. La première étape sera de former un comité, composé d’élus, qui mandatera une firme pour l’étude. Ça devrait se faire en février ou en mars. »

La MRC devra assumer les coûts d’une telle étude. MM. Salvas et Péloquin espèrent toutefois que le ministère des Transports en assumera une partie. « On va demander à ce que le ministère participe à notre comité, mais aussi financièrement à l’étude puisque les routes touchées sont provinciales », ajoute le préfet.

De son côté, le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, assure qu’il a glissé un mot à propos de cette étude au ministre des Transports François Bonnardel. « J’ai rencontré M. Bonnardel, des représentants du MTQ en Montérégie […], tous les conseils municipaux et je vais rencontrer la MRC afin de bien cerner les besoins de tout le monde concernant non seulement le projet de pont, mais la mobilité sur l’axe nord-sud et l’axe est-ouest. Le ministre et le ministère sont ouverts, mais il ne faut pas oublier personne dans le processus. »

Outre les « impacts positifs indéniables » qu’un pont pourrait avoir dans la région, M. Émond souligne qu’un tel projet doit démontrer autre chose.

« Pour faire accepter le tout, il faut démontrer que ça va enlever de la pression sur l’est de la grande région de Montréal. Avec les travaux dans le pont-tunnel, il faut démontrer qu’on peut alléger la circulation avec un tel projet », conclut-il.

À lire aussi:
– (Chronique de Louise Grégoire-Racicot): Qui, quand et comment?
– La traverse est maintenant fonctionnelle

image