24 juillet 2018 - 08:41
Les vaches sont de retour sur l’île du Moine
Par: Stéphane Martin
Le président de la Commune, Yves Gaudette, sur l'île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Le président de la Commune, Yves Gaudette, sur l'île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches ont été transportées sur ce bac, le 17 juillet, pour se rendre sur l’île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches ont été transportées sur ce bac, le 17 juillet, pour se rendre sur l’île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

L’île du Moine de Sainte-Anne-de-Sorel s’offre un décor d’antan avec le retour progressif de vaches au pâturage. Le projet découle d’une collaboration entre Conservation de la nature Canada, propriétaire de l’île, et les 29 membres de la Commune de l’île.

Le président de la Commune, Yves Gaudette, explique qu’il aura fallu attacher quelques ficelles avant que cette tradition revienne en force sur ce territoire de pâturage. Une dizaine de vaches de boucherie – qui ne donnent pas de lait – sont arrivées il y a deux semaines, une trentaine la semaine dernière et d’autres feront leur arrivée sur l’île dans les prochains jours.

« Nous avions déjà l’eau et l’électricité nécessaires au projet. La première étape aura été de refaire tout l’enclos, ce qui représente 2 400 poteaux avec 16 pieds de distance entre chacun. Nous souhaitons également l’harmonie entre les membres de la Commune, les propriétaires de chalet, les plaisanciers, les chasseurs et les pêcheurs. Nous avons donc aménagé un sentier de 16 pieds de large qui permet de contourner l’enclos et un autre qui permet de le traverser. Le but est de ne nuire à personne », d’expliquer M. Gaudette.

Le prix de la pension par vache est de 0,75$ par jour. Ainsi, plus de 200 bêtes pourront être accueillies sur ce plus vieux site de pacage au Québec.

« C’est un endroit formidable parce qu’il n’a jamais été manipulé par l’homme, ajoute le président. La nature l’a fait comme ça à l’époque et c’est encore comme ça aujourd’hui. Les humains ne sont pas arrivés avec de la machinerie pour niveler et dérocher le secteur. Même en pleine canicule, le sol demeure gorgé d’eau et les foins sont beaux. Il y a deux petits boisés, que des frênes, ça protège les animaux qui s’y retrouvent à l’ombre. »

Le président de la Commune, Yves Gaudette, lors de l’embarquement des vaches sur l’île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Toujours l’environnement dans la mire

Le retour du pâturage était souhaité par l’organisme propriétaire de l’île, Conservation de la nature Canada, puisqu’il permet la survie de certaines espèces d’oiseaux herbivores et insectivores. D’ailleurs, le projet est entièrement mené dans une optique environnementale, selon le président de la Commune.

« Afin d’être encore plus autosuffisants, nous avons acheté un moulin à vent qui sera installé et nous permettra de pomper l’eau de surface afin d’abreuver le bétail. Les animaux sont en liberté, il n’y a pas d’hormone de croissance ni d’antibiotique qui sont utilisés sur l’île. C’est de l’agriculture comme dans le temps avec un souci du bien-être animal. On ne fait pas ça pour l’argent, mais pour la communauté et pour l’environnement », ajoute M. Gaudette.

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

Service de boucherie offert

La population pourra acheter les bêtes qui se retrouveront sur l’île pour obtenir de la viande à prix moindre que dans les grandes surfaces. Afin d’offrir de la variété, plusieurs races de vaches de boucherie devraient se retrouver au pâturage dont l’Highland, la Galloway et l’Angus.

« L’île fait partie du territoire et du patrimoine de Sainte-Anne-de-Sorel. Les animaux sont identifiés avec un code-barres, les citoyens pourront venir sur l’île et se choisir un veau pour la viande à prix raisonnable. Le 1er novembre, nous allons offrir le service d’aller porter l’animal à l’abattoir et d’emballer la viande sous vide. Cela donne une quantité idéale pour deux familles », de conclure M. Gaudette, qui n’a toujours pas trouvé de nom officiel à ce service de viande provenant de l’île du Moine.

Rappelons qu’en 2007, l’île du Moine, deuxième plus grande île de Sainte-Anne-de-Sorel avec ses 500 hectares de terre, accueillait l’été quelque 300 vaches de boucherie sur ses 179 hectares de pâturage. Depuis 2015, on n’en trouvait aucune.

Les vaches ont été transportées sur ce bac, le 17 juillet, pour se rendre sur l’île du Moine. (Photo : Stéphane Martin)

Les vaches lors de leur arrivée sur l’île, le 17 juillet (Photo : Stéphane Martin)

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