31 mai 2016 - 00:00
Les premiers au cœur de l’action
Par: Sarah-Eve Charland
Les pompiers de Sorel-Tracy se sont confiés au Journal. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Les pompiers de Sorel-Tracy se sont confiés au Journal. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Les pompiers de Sorel-Tracy se sont confiés au Journal. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Les pompiers de Sorel-Tracy se sont confiés au Journal. | TC Média - Jean-Philippe Morin

Les ambulanciers de Sorel-Tracy ont participé à la table ronde. | TC Média - Pascal Cournoyer

Les ambulanciers de Sorel-Tracy ont participé à la table ronde. | TC Média - Pascal Cournoyer

Les ambulanciers de Sorel-Tracy ont participé à la table ronde. | TC Média - Pascal Cournoyer

Les ambulanciers de Sorel-Tracy ont participé à la table ronde. | TC Média - Pascal Cournoyer

Incendie majeur, accident mortel ou sauvetage spectaculaire; les pompiers et les ambulanciers vivent quotidiennement un stress hors du commun. Comment vivent-ils ces situations?

Rassemblés autour d’une table ronde, des pompiers du Service de sécurité incendie de Sorel-Tracy et des ambulanciers du service Ambulance Richelieu ont bien voulu témoigner de leur expérience afin de démystifier leur métier.

Comment affrontez-vous les situations difficiles?

Jean-Michel Simonot, pompier: « On n’est pas appelés parce que ça va bien. On part avec ça! C’est surtout le premier cas difficile de ta carrière que tu vas te souvenir. Le mien, c’était un corps en dessous d’un tracteur. »

Éric Arseneault, pompier: « Pour tous nos appels, on a du stress. Que ce soit un incendie, un accident ou un décès, ça fait toujours de quoi. On est humain. »

Yves Girouard, pompier: « Je me dis, c’est une job. Il y a un travail à faire […] Ce n’est pas pour autant que je deviens insensible. »

Johans Coll, ambulancier: « Pour bien faire notre métier, il faut se créer une carapace. Quand on arrive sur une intervention, on a tellement plein de choses à faire d’un instant à l’autre. Souvent c’est après l’intervention qu’on va y penser. »

Aly Sweeney, ambulancière: « Il y a la gestion de l’appel. La gestion de la famille autour. On doit se souvenir de tous nos protocoles médicaux. Des fois, on arrive, c’est une zone grise et ce n’est pas écrit dans nos livres. Non seulement il faut gérer tout ça, mais il faut aussi savoir intervenir dans des situations indescriptibles. »

Comment vivez-vous le stress?

Bruno Ostiguy, ambulancier: « Il faut en parler. J’ai la chance d’avoir une blonde qui a accepté de m’écouter même si ça peut être des situations difficiles. »

Éric Arseneault, pompier: « On a appris à le gérer avec l’expérience. On a la chance de vivre en famille. On en parle. Ça aide beaucoup. Dans un milieu comme le nôtre, c’est important d’en parler. C’est sûr que chacun va le gérer à sa façon. »

Quelle a été votre pire intervention?

Aly Sweeney, ambulancière: « J’ai dû intervenir sur un appel concernant un arrêt cardio-respiratoire sur mon grand-père le 25 décembre dernier. C’est l’appel que tu ne veux pas avoir. Arrivée sur les lieux, je me suis complètement déconnectée. Je me sentais comme si j’étais sortie de mon corps. J’essayais de gérer la situation en mettant mes sentiments de côté. […] Je ne pouvais pas ne pas intervenir. J’ai dû faire les manœuvres de réanimation comme si c’était n’importe qui. »

Yves Girouard, pompier: « Je me rappelle du décès d’une dame en particulier. Une bétonnière a frappé une voiture. Elle était encore vivante à notre arrivée. La décarcération a été difficile. Elle est décédée durant l’opération de sauvetage. On a tout fait, mais ça n’a pas marché. C’est le pire. »

Éric Arseneault, pompier: « Le pire, selon moi, a été quand un mur de béton s’est effondré sur notre collègue Michel [Legris] durant l’incendie de RONA il y a deux ans. Aujourd’hui, ça peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Un accident de voiture ou un incendie, oui, ça nous touche, mais c’est moins proche de notre réalité. Ce cas-là, on va tous l’avoir en mémoire. »

Peut-on se préparer à affronter des situations difficiles?

Jimmy Houle, ambulancier: « On ne peut pas se préparer. Tu reçois un appel. Il faut «dealer» avec ça. Tu peux partir pour un arrêt cardiaque et tu arrives sur les lieux, c’est une difficulté respiratoire. On ne sait jamais ce qui va arriver. »

Bruno Ostiguy, ambulancier: « En parler entre nous permet de se préparer à d’autres interventions. On est assez proche entre nous. On s’intéresse aux autres interventions. »

Quel est le meilleur de votre métier?

Steve Bérard, pompier: « Ça arrive régulièrement qu’on a des cartes de remerciement ou que les gens viennent nous voir pour nous remercier. On ne travaille pas pour ça, mais ça confirme qu’on travaille à la bonne place. »

Éric Arseneault, pompier: « Quand tu réussis à ramener quelqu’un ou quand tu vois que les gens sont satisfaits de notre travail, c’est notre paye. »

Bruno Ostiguy, ambulancier: « Ce que j’aime bien, c’est de voir que j’aide le monde. Sans juste aider la personne qui est en arrêt cardiaque, mais d’aider toute la famille. […] J’aime ça écouter les gens et voir ce qu’ils vivent. Si une personne meurt, on peut ensuite aider les autres à faire leur deuil. C’est ceux qui restent qui vivent les moments les plus difficiles. On peut aussi faire une différence de cette façon. »

Johans Coll, ambulancier: « L’un des meilleurs moments, c’est quand on a procédé à un accouchement dans une résidence. Il y a aussi des moments heureux dans notre métier. »

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