12 mai 2015 - 00:00
Les paroissiens s’accrochent à leurs églises
Par: Louise Grégoire-Racicot
L’église Marie-Auxiliatrice est l’un des deux bâtiments concernés par ce sondage.

L’église Marie-Auxiliatrice est l’un des deux bâtiments concernés par ce sondage.

Un sondage mené auprès des paroissiens de l’unité pastorale Saint-Joseph révèle que seulement 5,6% d’entre eux sont en faveur de la fermeture des deux églises qu’elle compte et la disparition pure et simple de leur paroisse qui regroupe celles de Marie-Auxiliatrice, Saint-Joseph, Enfant-Jésus et Saint-Jean-Bosco.

Du même coup, 29% accepteraient la fermeture partielle de l’église Marie-Auxiliatrice, 42,2% sa fermeture totale alors que seulement 7% consentiraient à la fermeture de l’église Enfant-Jésus.

« Nous en tirons la conclusion que nous devons travailler à garder notre paroisse vivante et c’est dans ce sens que nous voulons travailler », réagit le président du conseil de fabrique, Léon Gélinas.

Ce sondage a été distribué aux 7596 portes que compte la paroisse. Seulement 365 personnes y ont répondu.

« Cela peut être décevant, mais si on compare le nombre de réponses reçues à celui de ceux qui soutiennent financièrement la paroisse, en payant minimalement leur dime – on émet 1059 reçus d’impôt. C’est un résultat de 34%, nettement plus encourageant », poursuit-il.

La décision de mener ce sondage maison conçu notamment par Paul Sicotte et Guy Pépin avait été prise à l’automne, à la suite du constat que financièrement, la paroisse aurait des difficultés à survivre à moyen terme. Elle enregistre des déficits continus entre 2000 et 2013 dont plus de 200 000$ au cours des cinq dernières années.

Les prévisions budgétaires de 2014 annonçaient même un déficit de 66 300$ malgré les revenus annuels que génère le comptoir familial «Les trouvailles», de 50 000$.

Et ce, sans compter les réparations de près de 900 000$ à apporter aux deux églises. « La situation actuelle ne peut plus durer. Sinon c’est la faillite d’ici quelques années », prévenait la fabrique.

Le sondage a permis aux paroissiens de se prononcer sur les mesures à prendre pour corriger cet état de fait. 57% se sont dits favorables à une hausse de la dime, 49,3% encourageaient des contributions volontaires. Des mesures insuffisantes pour limiter la fragilité des finances, souligne M. Sicotte.

Mais la fabrique tentera, tel que recommandé dans le sondage, d’organiser des activités de financement. Comme elle a déjà loué le presbytère Enfant-Jésus tel que le suggéraient 60% des répondants.

Quant au presbytère de l’église Marie-Auxiliatrice, le conseil ne sait encore ce qu’il en fera. 57% des répondants voudraient aussi qu’il soit loué.

Elle diminuera les dépenses en réduisant le nombre d’heures d’accueil au centre administratif, le nombre d’heures de pastorale.

Des transformations successives

La paroisse n’en est pas à ses premiers efforts. En 2004, les quatre paroisses du secteur Tracy et St-Joseph ont été fusionnées en espérant bénéficier de la mise en commun de leurs ressources. Ce qui n’a pas été le cas.

En 2008, les employés du secrétariat ont réduit de 15% leurs heures de travail. En 2009, deux églises ont été vendues.

Cela a ralenti le processus, mais n’a pas été suffisant. « Il faut augmenter les revenus, mais encore faudra-t-il que des bénévoles et des paroissiens s’impliquent. Sinon on devra prendre les grands moyens pour sauver les meubles », note M. Pépin.

Tout n’est pas que question d’argent, considèrent-ils cependant. « On ne peut abandonner ceux qui continuent de pratiquer. Ni laisser aller sans rien dire ceux qui ne pratiquent plus », note M. Gélinas.

« Peut-être tout est-il dans la façon dont nous faisons les choses, livrons le message, écoutons les besoins », suggère M. Pépin.

« Cinq cents personnes assistent à la messe, le dimanche. L’église était pleine à la messe de minuit », souligne M. Sicotte.

Mais la paroisse n’a pas toute la latitude pour agir financièrement comme bon lui semble. L’évêché a ses exigences, fixe les salaires des employés, refuse la fermeture d’une église. Le curé définit les besoins en pastorale, etc.

Mais M. Gélinas est plus patient. Il désire voir si, en juin, la dime collectée montera, comme ce fut le cas l’an dernier. Après, il avisera.

Quant à Paul Sicotte, il est aussi confiant de l’heureuse influence que le pape François saura exercer sur les catholiques moins pratiquants.

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