15 mai 2015 - 00:00
Les morsures de chiens, la hantise des facteurs
Par: Julie Lambert
Les facteurs sont fréquemment blessés par des animaux dans la région. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Les facteurs sont fréquemment blessés par des animaux dans la région. | Photo : TC Média – Julie Lambert

Avec le retour du beau temps, les citoyens profitent de leur terrain avec leur ami à quatre pattes. Cette période de l’année est toutefois la hantise de nombreux facteurs puisque plusieurs d’entre eux terminent leur ronde avec des blessures en plus.

Des incidents vécus avec des animaux, tous les facteurs de la section de Sorel-Tracy peuvent en raconter. C’est le cas de Denis Bertrand. Il s’est fait mordre à deux reprises en moins de deux ans et les incidents ont été assez graves pour lui occasionner des blessures.

« Il m’a mordu le scrotum. Je peux vous dire que ça fait mal. La deuxième fois, j’ai été mordu au bras par un autre chien. Même si j’en ris aujourd’hui, j’ai maintenant peur des chiens », avoue-t-il.

Le plus difficile avec cette peur, souligne-t-il, c’est qu’elle le rend plus nerveux. Et parfois, lorsqu’un chien semble agressif, il se met à courir sans penser aux autres dangers. « Cela ne veut pas dire qu’une voiture ne me renversera pas ou que je ne bousculerai pas une autre personne qui passe par là. »

Une autre factrice, Karine Arpin, trouve que le plus dur est la déresponsabilisation de leur maître. Elle tente régulièrement de les sensibiliser à la problématique, mais souvent, c’est peine perdue.

« Il y en a qui sont inconscients en ne les tenant pas en laisse. D’autres ouvrent leurs portes et leur disent même à la blague : attaque. Un chien reste un chien. Il protège son territoire. Des fois, ils ont des laisses, mais quand ils chargent, on ne le sait pas. On me dit : si tu as peur des chiens, change de job. Mais, il n’y a pas un moyen pour que j’aie un milieu de travail sécuritaire? »

Conséquences néfastes

Le président des employés de Sorel-Tracy, André Richer, trouve la situation dommageable puisque les accidents ne sont pas toujours évitables et que cela rend les employés plus craintifs à effectuer leur travail.

Du côté de l’entreprise, la porte-parole de Postes Canada, Annik Losier, mentionne qu’environ 500 cas sont répertoriés au Canada chaque année. Le chiffre pourrait être plus élevé puisqu’ils ne dénoncent pas tous.

Plusieurs solutions sont mises en place comme des lettres adressées, des rencontres avec les superviseurs, le déplacement de la boîte aux lettres et en dernier recours, on arrête la livraison pour que le propriétaire règle le problème.

« Nos facteurs en voient vraiment de toutes les couleurs. On leur demande de penser à leur sécurité avant tout. Ils sont munis de poivre de Cayenne. Les morsures ont de grosses conséquences autant physiques que mentales. Quelques-uns ayant vécu des incidents ne sont jamais revenus au travail », souligne-t-elle.

La directrice générale du Centre animalier Pierre-De Saurel, Karine Marcotte, souligne que les chiens se sentent souvent attaqués parce que les facteurs viennent continuellement sur leur territoire.

« Il y a des mesures préventives à prendre. Il faut s’assurer qu’ils ne peuvent pas atteindre les accès et de mettre une pancarte sur la porte pour avertir le facteur de sa présence », conclut-elle.

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