20 avril 2021 - 12:11
Bannissement des sacs de plastique à Sorel-Tracy dès le 22 avril
« Les gens et les commerçants sont prêts » – Serge Péloquin
Par: Jean-Philippe Morin

Les sacs de plastique à usage unique seront interdits, dès le 22 avril, à Sorel-Tracy. Photo depositphotos.com

La décision de bannir les sacs à emplettes en plastique à usage unique dans la ville de Sorel-Tracy à partir du 22 avril, Jour de la Terre, n’a surpris personne, selon le maire Serge Péloquin.

La démarche a commencé le 15 septembre dernier, avec une rencontre Zoom entre des commerçants, la Ville et la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST). La plupart des commerçants, lors de cette rencontre, se sont montrés réceptifs, si bien que la Ville a adopté le règlement le 5 octobre.

« Les commerçants nous disaient : on est rendus là. On leur a donné un délai de sept mois pour s’ajuster. On a été à leur rencontre et on a proposé une série de mesures de communication », explique Jean-Martin Proulx, chef de projet Environnement et génie du Service de la planification et du développement urbain à la Ville de Sorel-Tracy.

Le maire Serge Péloquin abonde dans le même sens. « Beaucoup de municipalités [dont celles de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui inclut Contrecœur] ont déjà adopté un tel règlement depuis quelques années [avril 2018]. La décision n’a donc pas été une surprise. En adoptant le règlement en octobre, on ne voulait rien précipiter et on voulait faire les choses comme il le faut », indique-t-il.

Si une plainte est formulée envers un commerçant, la Ville s’occupera de le contacter à nouveau et lui donnera 30 jours pour se conformer. « Le but n’est pas de jouer à la police et de donner des amendes, nuance Jean-Martin Proulx. Ce qu’on veut, c’est sensibiliser et accompagner les commerçants dans cette démarche. »

Plus de 300 commerçants rencontrés

Depuis sept mois, la Ville a rencontré ou appelé 327 commerçants afin de bien les informer et la moitié d’entre eux étaient déjà conformes, c’est-à-dire qu’ils ne donnaient pas de sacs en plastique à leur clientèle.

Selon Jean-Martin Proulx, 86 % des 327 marchands ont mentionné qu’il serait facile de s’adapter, comparativement à 2,5 % qui reconnaissaient une certaine difficulté à se conformer. Le résultat a été sensiblement le même pour les commerçants positifs au changement (88,6 %) comparativement à ceux qui le voient d’un mauvais œil (2,5 %).

« On voit que le feedback est somme toute positif. De notre côté, on a distribué une trousse aux commerçants afin de les aider à informer les clients. Ils peuvent mettre un aide-mémoire aux caisses et ils ont aussi des cartons informatifs qu’ils peuvent distribuer, en plus d’un aide-mémoire qui informe quels sacs sont interdits et lesquels sont permis », décrit M. Proulx.

« Les magasins à grande surface sont prêts depuis longtemps. Certains attendaient ce règlement depuis longtemps parce que dans certaines de leurs succursales, c’est déjà en vigueur », poursuit Serge Péloquin.

Une des préoccupations des commerçants est l’inventaire, souvent abondant, de sacs qui ne pourront plus être mis en circulation. Jean-Martin Proulx assure que la Ville les accompagnera tout au long du processus.

« On va voir avec eux ce qu’on peut faire pour les écouler. Par exemple, pourrait-on les donner à des organismes communautaires qui en ont besoin? On va être à l’écoute et trouver des solutions », assure-t-il.

Un fléau pour l’environnement

Le maire Serge Péloquin, de son côté, insiste sur le fait que les sacs d’emplettes en plastique n’ont plus leur raison d’être et représentent un fléau dans l’environnement.

« Ils restent dans l’environnement des centaines d’années. Même enfouis, ils continuent à se dégrader, se brisent en morceaux et créent des microbilles, qui se retrouvent dans l’eau », souligne-t-il.

« Le cycle de fabrication d’un sac se compte en secondes, son utilisation se compte en minutes et sa dégradation se compte en centaines d’années », image Jean-Martin Proulx.

Maintenant, il incombe aux clients de penser apporter leurs sacs dans tous les magasins qu’ils fréquenteront à Sorel-Tracy. Comme le réflexe de les amener en épicerie est déjà présent pour la plupart, la Ville ne croit pas que la transition sera problématique pour les citoyens. « Une chose est sûre, les gens et les commerçants sont prêts », conclut Serge Péloquin.

Selon les dernières statistiques disponibles, entre 1,4 et 2,7 milliards de sacs d’emplettes sont distribués chaque année au Québec et seulement 14 % de ces sacs sont récupérés.

Sacs autorisés

  • Sacs d’emplettes réutilisables, généralement en tissu ou en plastique, conçus spécifiquement pour de multiples usages;
  • Sacs d’emplettes 100 % papier, incluant les poignées ou tout autre élément faisant partie intégrante du sac;
  • Sacs d’emballage pour les produits en vrac (ex : pain, viandes, poissons, fruits et légumes, noix, farines, etc.);
  • Sacs d’emballage pour le pneus;
  • Produits déjà emballés par un processus industriel (ex : pain tranché);
  • Sacs de vêtements distribués par un commerce offrant le service de nettoyage à sec (ex : housse de nettoyeur);
  • Sacs contenant du matériel publicitaire, dans le cadre d’une distribution porte-à-porte (ex : Publisac).
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