19 février 2019 - 11:00
Depuis le début de l'année scolaire
Les cellulaires interdits à l’intérieur de l’École secondaire Fernand-Lefebvre
Par: Katy Desrosiers
Les appareils électroniques sont tolérés sur le terrain de l'école 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Les appareils électroniques sont tolérés sur le terrain de l'école Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Depuis la rentrée scolaire 2018-2019, les élèves de l’École secondaire Fernand-Lefebvre ne sont plus autorisés à utiliser leur téléphone cellulaire ainsi que des appareils électroniques dans l’enceinte de l’école. Selon la Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy, la nouvelle mesure est bien accueillie par les élèves.

Geneviève Handfield, directrice des communications à la CS, mentionne que le projet a été travaillé l’année dernière avec le comité d’élèves. Les parents et le personnel ont été consultés et étaient favorables à l’idée. Depuis l’entrée en vigueur de la règle, le président du comité des parents s’est entretenu avec le comité d’élèves, qui affirme que les étudiants sont satisfaits de l’application de la mesure.

Les élèves ont l’autorisation d’avoir un cellulaire ou un appareil électronique dans l’école, à condition qu’il soit dans la case. Si un élève est vu avec son cellulaire en main, ou que celui-ci est visible (dans une poche de pantalons), il peut être saisi. L’élève doit aller chercher son cellulaire après la journée de classe, à partir de 16h. À partir d’une deuxième infraction, le parent doit aller chercher l’appareil à partir de 16 h. « Nous n’avons pas reçu de plaintes de parents. Souvent, ce sont les parents qui sont plus sévères. Certains ont demandé à ce qu’on garde le cellulaire pendant une semaine! Si le parent l’autorise, l’école le fait », mentionne Mme Handfield.

Elle ajoute qu’au début de l’année, il y avait quelques réfractaires, mais que la situation est rentrée dans l’ordre. L’école remarque que la plupart du temps, les élèves fautifs sont ceux qui tentent souvent de défier les règles. « [Le cellulaire] c’est leur vie. Ils y sont tellement attachés qu’ils ne veulent pas le perdre », ajoute-t-elle.

Que du positif

Les points positifs de cette interdiction, selon Mme Handfield, sont qu’il y a moins de distraction en classe, qu’il est plus facile de contrôler le plagiat et qu’il n’y a plus de messages textes envoyés pendant les cours. Questionnée sur les batailles entre élèves qui étaient filmées dans l’école, la directrice des communications explique que la direction n’a pas mentionné cette raison dans les motifs d’interdiction de l’utilisation du cellulaire.

Une autre conséquence de l’interdiction est que le niveau de bruit est plus élevé dans l’école. « C’est plus bruyant parce que les jeunes se parlent. Il y a des effets positifs au niveau social » précise Mme Handfield.

À l’École secondaire Bernard-Gariépy, l’interdiction est en vigueur depuis l’année scolaire 2013-2014. Les élèves sont avertis lorsqu’ils visitent l’école en 6e année. Depuis le début de l’année scolaire, seulement quatre cellulaires ont été saisis.

Le personnel des deux écoles se conforme au règlement afin de donner l’exemple. Les employés évitent donc d’utiliser leur téléphone pendant les périodes de cours, sauf pour des activités pédagogiques planifiées ou pour une urgence. Il est cependant permis de l’utiliser pendant les pauses et dans la salle du personnel. La présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu, Lisette Trépanier, affirme que les enseignants ont précisé avoir moins d’interventions à faire pendant les cours auprès des élèves.

Comme ce type de décision se prend au niveau local, la Fédération des commissions scolaires du Québec et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur n’ont pas d’influence dans la décision.

Ce qu’ils ont dit

« Dans les cours, c’est un peu normal parce qu’on est là pour apprendre. Mais pendant les pauses, ça peut être utile pour se divertir ou pour contacter quelqu’un. C’est un manque de confiance envers les élèves ».

– Rémy Bouchard, secondaire 4

« Personnellement, je ne trouve pas que l’interdiction du cellulaire à l’école est une mauvaise chose, car elle laisse de la place aux interactions sociales et elle enlève les risques que le cellulaire peut apporter, comme la tricherie et la prise de vidéos dans l’école ».

– Sara-Maude Brière, secondaire 5, ancienne membre du comité d’élèves ayant participé à la création du règlement, et membre du conseil d’établissement

« Pour certains élèves, se départir du téléphone cellulaire est la fin du monde. Pour ma part, cela comporte des points positifs comme rendre l’école plus vivante, car plus d’élèves discutent, jouent aux cartes et participent aux activités proposées par l’école. Évidemment, ça ne serait pas arrivé si tous les élèves étaient rivés sur leur cellulaires. Mais pour ceux qui travaillent après l’école, c’est impossible pour eux de ne pas avoir de téléphone. C’est pour cela que je trouve l’interdiction totale du cellulaire dans toute l’école un peu drastique ».

– Guillaume Thibault, secondaire 5

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