10 février 2021 - 06:11
Le talent de Pierre Girard à nouveau reconnu sur des pièces de monnaie
Par: Jean-Philippe Morin

Le peintre animalier Pierre Girard voit ses œuvres se multiplier sur des pièces de monnaie et des timbres partout au Canada. Photo gracieuseté

La tortue mouchetée se retrouve sur le dollar en 2021. Photo gracieuseté

La pièce de 2020 a un caractère spécial puisqu’on y voit le jour en temps normal, mais elle devient la nuit avec une lampe ultraviolette. Photo gracieuseté

La chouette des terriers, une espèce menacée et originaire des Prairies, est la première œuvre peinte par Pierre Girard sur une pièce de monnaie en 2018. Photo gracieuseté

Le dernier timbre qu’il a réalisé pour la Fondation de la Faune du Québec en 2020 est un martin pêcheur. Photo gracieuseté

L’artiste Pierre Girard a de nouveau été sélectionné pour peindre l’œuvre animale qui se retrouve sur des pièces de collection d’un dollar de la Monnaie Royale Canadienne en 2021.

Après la chevêche des terriers en 2018 et le fond marin en 2020, Pierre Girard a peint une tortue mouchetée qui a fait l’unanimité au sein du jury appelé à sélectionner l’œuvre gagnante.

« On m’a soumis le sujet, puis j’ai été choisi à l’unanimité parmi trois artistes canadiens. Le pire, c’est que j’ai soumis trois croquis et ils ont choisi le premier que j’ai fait à main levée. Puis on m’a dit que mes trois croquis étaient leurs trois premiers choix! Ça me fait chaud au cœur de voir que mon travail est apprécié », se réjouit le peintre animalier sorelois.

L’artiste de 53 ans a également impressionné les juges par son style à l’ancienne. « La plupart des artistes travaillent avec des ordinateurs. Moi, je suis plus old school, avec de la peinture acrylique à la main. Ils semblent apprécier puisque mes œuvres ont été choisies à l’unanimité en 2018, 2020 et 2021 », lance Pierre Girard.

Seules ses pièces de 2018 et 2021 sont en circulation. Celle de 2020 est disponible uniquement aux meilleurs clients de la Monnaie Royale Canadienne. « Elle était spéciale à faire celle-là puisqu’il y avait une pierre précieuse dedans et beaucoup plus de détails à peaufiner. Je devais peindre deux versions – une version de jour et une de nuit – parce qu’elle vient avec une version blacklight et quand on l’éclaire, c’est la version de nuit qu’on voit », décrit-il.

Une passion depuis toujours

Alors qu’il avait à peine 16 ans, Pierre Girard a été approché par une galerie d’art à Lavaltrie. Il est même entré dans le répertoire des peintres du Québec en étant le plus jeune du groupe.

Puis vers l’âge de 18 ans, alors qu’il exposait déjà ses œuvres, il a participé à un concours de la Fondation de la Faune du Québec. Une dizaine d’artistes québécois étaient sélectionnés et se faisaient donner un sujet animalier qu’ils devaient peindre pour un timbre de conservation.

Son talent a été remarqué à trois reprises, alors que son geai bleu a été choisi pour un timbre en 2001, ses oies des neiges en 2009 et son martin pêcheur en 2020. « C’est un concours très prisé auquel on n’a pas le droit de participer chaque année. Je suis donc très content d’avoir pu gagner trois fois », indique le Sorelois.

Au fil des années, Habitat faunique Canada l’a remarqué grâce à ses œuvres animalières peintes au Québec. « C’est eux qui m’ont approché, c’est vraiment flatteur d’être reconnu par un si gros organisme canadien. Quand j’ai commencé à peindre en 1983, c’était impossible à ce moment dans ma tête de me retrouver là. J’avais des idoles peintres qui faisaient ces timbres là », témoigne l’artiste.

Ses œuvres ont été choisies à deux reprises par l’organisme canadien, soit les sarcelles à ailes vertes en 2010 et les canards branchus en 2018. « Ç’a eu des répercussions en Ontario, ça m’a permis d’exposer aux galeries du Parc Algonquin. J’y suis depuis quelques années grâce à ce concours », se réjouit-il.

Par la suite, Habitat faunique Canada a invité le peintre animalier au concours de la Monnaie Royale Canadienne. « Ça, c’était vraiment spécial. Quand la première pièce est sortie en 2018, ma fille de 8 ans à ce moment a dit : « ça va être encore là quand tu vas être en poudre!«  (rires) Effectivement, une pièce de monnaie, ça dure longtemps et ça circule partout au Canada, c’est gratifiant. »

Vivre de son art

Rares sont les artistes qui vivent uniquement de leur art dans la région. Pierre Girard se considère d’être parmi eux. « J’ai été musicien aussi et je pense à eux en ce moment. Ce n’est pas drôle pour les artistes qui font de la scène. Moi, c’est pas si mal, c’est de l’art visuel, donc je peux continuer à peindre et à vendre mes tableaux à des particuliers ou des galeries, mais ce n’est pas tout le monde qui a cette chance », souligne-t-il.

« Il reste que ce serait facile de tomber dans l’indiscipline, poursuit-il. Je me lève tôt, je travaille fort et j’y mets du cœur dans mes toiles. Je crois que rien n’arrive pour rien et qu’avec le travail, tout peut arriver! », conclut l’artiste.

Pour voir ses œuvres, il faut se rendre sur sa page Facebook « Pierre Girard Artiste ».

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